C’est la rentrée, une nouvelle année qui commence et c’est supposé être un heureux événement, surtout pour les parents, et pourtant ce n’est plus le cas en sachant que 30 % des élèves des lycées et collèges se droguent en Tunisie. C’est ce qu’a déclaré, mercredi 10 septembre 2014, le secrétaire général du syndicat des enseignants des lycées, Lassaad Yaakoubi, on s’appuyant sur des donnés qui proviennent du ministère de la santé.

Le secrétaire général des enseignants a déclaré que ce chiffre serait alarmant et que même dans les pays où la drogue est un phénomène de société, le pourcentage d’élèves qui se droguent n’atteindrait jamais ce pourcentage.

La drogue devant les collèges et les lycées a toujours été présente et pourtant le taux de consommations chez cette catégorie de client n’était pas aussi alarmant. Ce qui nous amène  à nous pousser les bonnes questions relatives à ce fléau afin de mieux le gérer.

La première est de savoir pourquoi maintenant avec cette génération et non pas celle des précédents?

La seconde est : comment devrions-nous, en tant que société, y faire face ?

Pourquoi maintenant? Il suffit de voir les changements comportementaux aussi bien sur le plan social qu’économique.

Le plan social et principalement familiale

Les parents n’ont plus assez de temps pour le consacrer à leurs enfants dès leurs jeunes âges, rien que le nombre des crèches croissant  peut être révélateur. La part des femmes dans la population active a doublé. Il suffit aussi de regarder les trois tableaux, pour s’en rendre compte.

tableau 1
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tableau 2
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tableau 3
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A peine, quelques mois, le nourrissant est placé sous la surveillance des étrangers : crèches où nourrisses.  Ces derniers ont pour tache de veiller à son bien-être mais en aucun cas à sa bonne éducation. Quant aux parents, qui ramènent leur enfant après 8 heures de travail, ont rarement l’énergie ni la volonté de jouer pleinement leurs rôles à la maison et vis-à-vis de leur progéniture.

Le schéma se répète chaque année jusqu’à l’adolescence. Age auquel, d’après la logique, un enfant peut prendre soin de lui-même seul : plus besoin de dépenser de l’argent dans la garderie. Du coup, il se trouve libérer à lui-même, à ses désirs sans aucunes surveillances ni suivie pendant toute une journée, avant le retour des parents.

A ce rythme, il n’est plus surprenant que le taux de consommation de drogue chez les adolescents augmente. Au final, ils sont toujours ses petits êtres dépouillés d’une bonne base d’éducation au sein de la famille et surtout d’aucun sens de responsabilité. Face à leurs démons d’intérieurs et ceux de la société, ils ne font pas le poids.

Sur le plan économique

Avoir un travail n’est pas souvent un plaisir. Nous ciblons avec cette phrase surtout, les femmes actives avec un niveau de scolarité basique voir inexistant. Il peut être aussi une obligation pour subvenir aux besoins de sa famille. Selon les chiffres publiés par l’Institut National des Statistiques (INS), l’indice des prix à la consommation familiale pour le mois février 2013 a augmenté de 5,9% par rapport à 2012. Cet indice a notamment enregistré une forte progression au niveau des prix des produits alimentaires (8,2%). Dans le même cadre, l’Organisation de Défense du Consommateur a annoncé que depuis la Révolution du 14 janvier 2011, le pouvoir d’achat des ménages tunisiens a baissé de 20%…

S’occuper de sa famille, ses enfants et leurs éducations est devenu de nos jours un luxe que peu de ménage peuvent se procurer. Et nous pouvant déduire que les parents actifs sont coincés entre le clou et le marteau. Comment assurer un avenir fructueux à leurs enfants aussi bien sur le plan personnel que professionnel.

Dans ce même contexte, Yaakoubi, le secrétaire général du syndicat des enseignants des lycées, a appelé à réformer le système scolaire en pointant du doigt le ministère de l’éducation nationale qui selon lui ne fournit pas assez d’efforts pour faire face au fléau de la consommation de la drogue par les collégiens et les lycéens.

Comment y faire face ? Il doit y avoir certains aménagements.

Avec la crise économique mondiale, mais surtout nationale post-révolution, demander à une partie de la population active de quitter leurs postes pour prendre soin de leurs enfants est loin d’être la bonne décision, encore moins de réduire les heures de travail pour des parents…

Nous déduisons qu’il faut commencer par le noyau familial avant toute chose :

Consacrer du temps à son enfant est primordial indépendamment vos responsabilités professionnels

Le responsabilisé progressivement dés son jeune âge

Etablir une relation de confiance avec lui

Connaitre ses amis proches en les invitant à la maison quant vous êtes à la maison…

Sur un autre volet, les établissements scolaires ont eu aussi du travail à faire, le fait que la drogue soit aussi proche des élèves, souvent dans l’établissement où à quelques mètres, est scandaleux.

Il faut qu’il y ait aussi des campagnes de sensibilisation organisées périodiquement dès le jeune âge avec des spécialistes : une coalition entre médecin, psychologue, ancien consommateur et un agent de l’ordre.


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