amnesty-int-violenceLa section tunisienne de l’organisation Amnesty international a présenté, mardi à Tunis, sa pétition, signée par 198.128 membres et militants pour demander aux autorités tunisiennes d’adopter un cadre législatif et réglementaire exhaustif de lutte contre les violences sexuelles et de faciliter l’accès des victimes à des voies de recours judiciaires ainsi qu’aux services médicaux adaptés.

Lotfi Azouz, directeur d’Amnesty international Tunisie, a expliqué, lors d’une table ronde régionale sur le thème “lutte contre les violences sexuelles à l’encontre des femmes: défis et enjeux”, que l’objectif de cette rencontre est de “diagnostiquer les différents types d’agressions contre les femmes, mettre en place les législations nécessaires et trouver les mécanismes pour prendre soin des victimes”.

La table ronde se tient dans le cadre de la campagne “Mon corps mes droits” lancée en mars 2014 par Amnesty international. Jessie Macneil-Brown, directrice de cette campagne a mis l’accent sur le droit à la santé sexuelle et aux moyens de contraception.

Mohamed Salah ben Ammar, ministre de la Santé a évoqué l’enquête réalisée par l’Office national de la famille et de la population (ONFP) en 2010, et dont les résultats ont été publiés en 2012.

Cette enquête, réalisée auprès de 4 mille femmes, montre que 47,6% des femmes interrogées ont été victimes d’agressions. 32% d’entre-elles ont subi des agressions physiques, 29% morales, 16% sexuelles et 7% économiques.

“Bien qu’alarmantes, ces statistiques ne reflètent pas la réalité qui est beaucoup plus préoccupante puisque la peur d’être réprimandées empêche plusieurs victimes de porter plainte”, a-t-il dit.

Concernant les mesures prises par le ministère de la santé pour lutter contre les agressions à l’encontre des femmes, Ben Ammar a indiqué que son département a publié une circulaire en mai 2014 qui prévoit des soins gratuits aux victimes d’agressions sexuelles.

Il a fait savoir que deux centres d’accueil des femmes violentées et de leurs enfants seront créés à Ben Arous et à Sidi Thabet et qu’une unité médico-judiciaire sera inaugurée, dans deux semaines, à l’hôpital Charles Nicoles pour orienter les victimes.

Neila Chaâbane, secrétaire d’Etat de la Femme et de la famille a axé son intervention sur “la responsabilité de l’Etat à apporter aux victimes les réponses nécessaires sur le plan médical, judiciaire et législatif”.

Elle a indiqué qu’une loi globale contre les agressions à l’encontre des femmes est en cours d’élaboration “. Chaabane a déclaré à l’agence TAP que la circulaire interdisant aux femmes de moins de 35 ans de voyager seules vers certains pays sans autorisation est “illégale” et vient restreindre la liberté des femmes.

Ont pris part à cette table ronde régionale, des représentants de la société civile venus d’Algérie, Maroc, USA, Angleterre et Suède, ainsi que des députés de l’Assemblée nationale constituante et des représentants d’associations tunisiennes actives dans le domaine de la lutte contre les agressions à l’encontre des femmes.


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