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“Plusieurs obstacles d’ordre socio-culturel, économique, régional et sexiste limitent encore l’accès de la femme à la vie politique en Tunisie”. Ce constat a été confirmé hier après-midi par l’Unesco, à Paris, lors de la présentation des résultats préliminaires d’une étude intitulée “compter sur les femmes dans la vie politique, expériences du Maroc et de la Tunisie”.

L’étude qualitative a été réalisée en Tunisie par la fondation Nissa pour la culture et la démocratie. La présidente de la fondation, Dalenda Largueche, a souligné que “l’enquête a été menée sur un échantillon de 30 femmes actives dans les cinq premiers partis siégeant à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) : Nida Tounes, le Mouvement Ennahdha, l’Union Patriotique Libre, le Front Populaire et Afek Tounes”. Elle a précisé que “les femmes qui militent au sein du parti Al Massar ont été concernées par l’enquête car il s’agit de l’unique parti qui respecte la parité homme/femme”.

La présidente de “Nissa” a indiqué que plusieurs obstacles handicapent le travail des femmes politiques, dont le manque d’expérience et de formation, l’instabilité du paysage politique et la difficulté à atteindre naturellement les postes de décision au sein des partis.

Présentant les recommandations formulées à l’issue de l’étude, Dalenda Largueche a estimé important de “réviser la loi sur les partis pour y introduire le principe du quota pour la représentation des femmes dans les instances de direction”. Elle a déclaré à l’agence Tap que “les objectifs de cette étude portent, notamment, sur l’élaboration d’une stratégie de travail visant à réviser la loi sur les partis”.

Auparavant, l’universitaire Salsabil Klibi avait rappelé le cadre juridique et politique en Tunisie, l’aspect historique de la recherche ainsi que le rôle joué par les femmes tunisiennes lors de la révolution. Elle a relevé qu’il existe un paradoxe à ce niveau étant donné que les femmes tunisiennes sont absentes des partis politiques alors qu’elles ont joué un grand rôle lors de la révolution.

L’écrivaine Sophie Bessis a fait une lecture des résultats de l’étude, considérant que “la sphère publique est la continuité de la sphère privée et ce qui ressort de l’étude c’est le virilisme de la classe politique”.

La Déléguée permanente adjointe de la Tunisie à l’Unesco Emna Abbes a rappelé quelques acquis de la femme en Tunisie. Toutefois, “la Tunisie ne réalise pas encore la parité”, a-t-elle regretté. La faible présence de la femme à l’ARP, qui est de l’ordre de 32%, “s’explique par une réticence masculine”, a-t-elle considéré.

Emna Abbes a en outre fait remarquer que la diplomatie tunisienne enregistre une faible représentation féminine. ” Sur les 81 postes, moins de 10 sont assurés par des femmes “, a rappelé la Déléguée de la Tunisie à l’Unesco.

Tap


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