La présentation du programme conjoint pour l’amélioration de la prise en charge des femmes et des filles victimes de violence, a été le thème d’une conférence-débat, tenue mercredi à Tunis, avec la participation des professionnels des institutions publiques et les représentants de la société civile travaillant auprès des femmes et filles victimes de violence.

Signé le 4 mai 2017 par le ministre des Affaires Etrangères Khémais Jhinaoui et Diego Zorrilla coordinateur résident du système des Nations Unis, le programme conjoint de l’amélioration des conditions de prise en charge des femmes et filles victimes de violence a pour objectif la prise en charge intersectorielle visant à prévenir et répondre aux violences faites aux femmes.

Impliquant les cinq ministères concernés (Justice, Intérieur, Affaires Sociales, Santé, Femme), des associations de la société civile ainsi que plusieurs agences des Nations Unis, le programme vise à l’amélioration de la coordination entre les différents acteurs travaillant auprès des victimes, a fait savoir Delphine Lavaissiere, chargée du programme genre et de la lutte contre la violence fondée sur le genre au Fonds des Nations Unis pour la population (UNFPA).

Financé à hauteur de 870 000 USD par les agences du système des Nations Unis (SNU) et la coopération espagnole, le programme s’étale sur deux ans (2017-2018) et pourra se prolonger en intégrant de nouveaux partenaires, a précisé Lavaissiere en soulignant le caractère “dynamique” et “interactif” du programme.

Le programme conjoint permettra l’amélioration des services apportés aux victimes selon trois axes d’interventions: la prestation de services de qualité pour la prise en charge des victimes, la gouvernance et la coordination entre les différents acteurs intervenants ainsi que la campagne d’information et de sensibilisation auprès du grand public, la société civile, institutions et décideurs sur la violence faites aux femmes et filles, a encore précisé la même source.

Le programme sera axé essentiellement sur la formation des professionnels travaillant auprès des victimes afin de mieux les aider et les accompagner dans leurs démarches de protection et de défense, a-t-elle ajouté.

De son côté, Rym Fayala, représentante assistante de l’UNFPA, a mentionné que ce programme s’inscrit dans le cadre de la démarche d’harmonisation des mesures et services de prise en charge des femmes victimes de violence adoptée par la Tunisie à l’échelle nationale et qui s’est concrétisée le 22 décembre 2016, avec la signature de cinq protocoles sectoriels de prise en charge des femmes victimes de violence par les cinq ministères concernés ( Justice, Intérieur, Affaires Sociales, Santé, Femme).

Le programme conjoint vient pallier les limites des services proposés aux victimes et appuyer les efforts des autorités publiques, a affirmé Fayala en expliquant qu’actuellement les intervenants des différents secteurs ne sont pas suffisamment outillés pour aider efficacement les victimes et que la coordination entre les différents secteurs intervenants reste insuffisante.

Rappelons que selon une étude réalisée par l’Office National pour la Famille et de la Population (ONFP) en 2010, 47,6% des femmes tunisiennes âgées de 18 à 64 ans déclarent avoir subi une ou plusieurs formes de violence au cours de leur vie; et 73% des femmes victimes affirment ne pas savoir à qui s’adresser quand elles sont victimes de violence.


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