Selon les données épidémiologiques sur le Sida en Tunisie, le nombre des cas déclarés s’élève à 2.193, soit une moyenne de 112 cas par an durant les cinq dernières années.

En 2015, le nombre de nouveaux cas a atteint les 165 (100 hommes, 56 femmes), tandis que celui des tests de dépistage s’est élevé à 13.500, dont 60 sont des tests anonymes.

Depuis 1986, le nombre des décès liés au Sida a atteint 618 cas, tandis que le nombre des personnes vivant avec le virus du sida a été estimé à 1575. Seuls 734 cas suivent une trithérapie, et plus de la moitié (55%) sont âgés entre 25 et 39 ans.

Les rapports sexuels non protégés constituent la principale cause de contamination (environ 45% en 2015), suivis de l’utilisation des drogues injectables (21%).

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– 47% des violations aux droits recueillies touchent le milieu hospitalier, notamment ceux du droit d’accès aux soins.

– 44% du total de ces violations concernent les personnes vivant avec le VIH.

– 20% de ces violations concernent les migrants, une population souffrant d’une faible prise en charge en matière de soins de santé.

A ces chiffres gravissimes, s’ajoutent de nouvelles violations souvent commises par un personnel hospitalier qui est sensé assister ces personnes et non les incriminer, les stigmatiser et, dans des cas extrêmes, les laisser sans assistance. Bébés, enfants, femmes et hommes, personne n’est épargné par cette stigmatisation en milieu hospitalier.

Des violations qui peuvent entraîner la mort !

De nos jours le VIH ne tue plus. Une personne peut vivre avec le VIH comme avec n’importe quelle maladie chronique, mais la stigmatisation tue vraiment !

Le site spécialisé d’investigation Nawaat, a publié un article datant du 19 août, relatant le cas de Y.N, un enfant de 5 ans à qui les soins ont été refusés du fait de son statut sérologique.

«Y.N, enfant de 5 ans, atteint du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), a été interné à l’hôpital Taher Maamouri (Nabeul), le 27 juillet, suite à un accident de la route. Durant son séjour, l’enfant subit un mauvais traitement de la part du personnel de l’hôpital. On lui refuse des soins. On le jette dans les couloirs après son opération. On le pousse carrément à quitter l’établissement. Le staff médical, pourtant averti, rejette Y.N  parce qu’il  est atteint du VIH. Lumières sur une discrimination cachée par les tabous et la négligence.

Il ne s’agit pas là d’un cas isolé. A titre d’exemple, ce 1^er septembre, au niveau du centre de maternité Wassila Bourguiba, une maman vivant avec le VIH s’est vue refuser une admission pour accoucher.

Après insistance elle a été acceptée, mais s’est retrouvée avec une grande inscription « HIV » au pied de son lit ; la même inscription qui revient sur le devant de son dossier médical, et encore sur le lit de son bébé !

La déshumanisation qui frappe les personnes vivant avec le VIH atteint des sommets. Il a été même interdit aux autres femmes partageant la chambre de cette patiente de lui porter assistance notamment pour l’aider à se changer.

Nous avons toutes et tous un rôle à jouer pour changer cette situation et promouvoir un environnement sans discrimination. Nous appelons le ministère de la Santé à veiller à l’humanisation des soins, le respect de l’anonymat et la sanction des agents qui bafouent l’éthique et les droits humains des patientes et des patients.

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Le ministre de la santé, Said Aidi a rappelé que la Tunisie a mis en place un plan national stratégique de lutte contre le Sida (syndrome d’immunodéficience acquise) au cours de la période 2015-2018 pour éliminer la transmission du virus ainsi que les décès et la discrimination liés à cette maladie.

Le ministre qui s’exprimait lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui se tient du 8 au 10 juin 2016 à New York (Etats-Unis d’Amérique), a ajouté que l’approche tunisienne en matière de lutte contre le Sida repose sur le respect des droits de l’Homme et de l’égalité d’accès aux soins. Il a, à cet égard, indiqué que les programmes nationaux s’inspirent et sont en harmonie avec les stratégies internationales dans ce domaine, notamment celles ayant trait aux services de consultation, de prévention, de soins et de lutte contre toute forme de stigmatisation et de discrimination.

Selon un communiqué publié, jeudi, par le ministère de la santé, Aidi a, par ailleurs, évoqué les difficultés auxquelles plusieurs pays se trouvent confrontés dans le domaine de lutte contre le Sida dont, notamment, le manque de moyens financiers, appelant la communauté internationale à se mobiliser pour relever le défi du sida.
Prenant part, en marge de cette réunion à une table ronde sur “l’investissement de la fin du sida” , le ministre de la santé a mis l’accent sur l’engagement des Chefs d’Etat et de gouvernement africains à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre le SIDA, la tuberculose et les maladies transmissibles en veillant, entre autre, à consacrer 15% du budget de l’Etat au secteur de santé.

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L’Association Tunisienne de la Santé de la Reproduction (ATSR) lance une campagne sur le thème : « Les connaître, se les approprier!». Cette campagne est un appel à une Education Sexuelle Complète de meilleure qualité pour faire avancer les droits humains des jeunes.

Pourquoi nos jeunes ont besoin d’Education Sexuelle Complète

Les jeunes constituent une part importante de la population de notre pays. Ce sont eux notre avenir. Nous savons toutefois que beaucoup ne parviennent pas à se faire entendre ou à ce que leurs droits soient respectés. C’est surtout vrai en ce qui concerne leurs droits sexuels, les droits humains liés à la sexualité.

La discrimination, la stigmatisation, la violence, la peur, l’ignorance et certaines croyances culturelles et traditionnelles menacent les droits sexuels des personnes dans le monde entier, et les jeunes sont particulièrement vulnérables à la violation de ces droits.

Comme tout le monde, tous les jeunes doivent bénéficier de droits sexuels, droits qui sont nécessaires au développement et au bien-être de Tous et de la société dans laquelle ils vivent.

L’Association Tunisienne de la Santé de la Reproduction (ATSR) est profondément engagée à garantir les droits de tous les jeunes et reconnaît que les droits des jeunes sont souvent négligés, ignorés ou mal compris. C’est la raison pour laquelle nous sommes bien conscients que les pratiques actuelles en matière d’éducation sexuelle ne suffisent tout simplement pas à doter les jeunes de l’information et de l’éducation dont ils ont besoin, non seulement dans leurs années d’adolescence, mais pour la vie.

À cet effet, l’ATSR lance la campagne mondiale «Les connaître, se les approprier !» dans le cadre de l’initiative de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) prônant une éducation sexuelle complète de meilleure qualité, qui aille bien au-delà de la description des mécanismes du corps.

Cela signifie qu’il ne suffit pas d’enseigner aux jeunes la biologie des rapports sexuels, mais qu’il faut aussi leur apprendre les forces personnelles, émotionnelles, sociétales et culturelles qui façonnent la manière dont ils choisissent de mener leur vie. C’est en comprenant tout cela que les jeunes sont à même de prendre des décisions bien plus réfléchies.

Les jeunes ont des droits humains, y compris des droits sexuels et reproductifs. Veiller à ce que les jeunes grandissent heureux et en bonne santé apporte aussi des avantages aux communautés et à la société. Dès lors qu’on aide les jeunes à développer leur esprit critique, qu’on les autonomise dans leur sexualité, qu’ils sont informés sur leurs choix sexuels et reproductifs, l’ensemble de la société en récolte les retombées positives.

« Les connaître, se les approprier !» vise aussi les décideurs, ceux-là même qui sont capables d’induire les changements nécessaires pour apporter aux jeunes bien plus d’autonomie dans leur vie, en leur donnant les moyens de négocier leurs choix librement et sans danger.

Un rapport sur « Le droit de savoir de chacun : Dispenser une éducation sexuelle intégrée à tous les jeunes » présenter dans le cadre de cette campagne, qui peut aider les décideurs nationaux à prendre les mesures nécessaires. Investissements, compréhension et reconnaissance sont les piliers de la démarche qui veille à ce que tous les jeunes, scolarisés ou non, disposent du soutien dont ils ont besoin grâce à une éducation sexuelle complète.

L’éducation sexuelle complète doit être participative, innovante et atteindre les jeunes les plus marginalisés. Le point de départ et l’exigence minimale absolue est que l’ESC parvienne à atteindre tous les jeunes, où qu’ils se trouvent.

Les jeunes ont besoin d’informations sur la santé ainsi que sur les aspects positifs des rapports sexuels et de la sexualité, sans pour autant se laisser prendre dans les considérations politiques de la justification à le faire.

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