En effet, des centaines de personnes arnaquées par Adel Dridi dont le nombre a dépassé mille dans la zone de Kabaria ont protesté pour la libération du Madoff tunisien qui les a escroqués. Révoltés et déterminés à réclamer le retour de leur argent investi dans Yosr Développement, ces individus ont brûlé des pneus, barré la route nationale 1 au niveau de la Cité Ennour.

Ces incrédules n’ont trouvé d’autres moyens efficaces pour se faire entendre. L’aphorisme « chose promise, chose due » n’est pas respecté par tout le monde, ces victimes n’en doutent pas, ils crient leur déboire et leur mécontentement, ils ont même manifesté devant le siège d’ « Ennahdha » après avoir scandé « Ben Ali reviens », ce jeudi devant le Pôle judiciaire et financier à l’avenue Mohamed V.

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Rappelez-vous, nous vous en parlions il y a quelques mois, l’affaire Yosr Développement, le Madoff tunisien qui a fait couler beaucoup d’encre pour une affaire d’arnaque.

«Yosr Développement a inventé un nouveau concept, à savoir, les “cartes de développement coopératif” et investit l’argent de ses clients dans des projets de tourisme, de promotion et de construction immobilière », a déclaré Adel Dridi, responsable de la société à Mosaïque FM, le 29 avril 2013.

Des larmes, des cris, déboires et désespoirs  tel a été décrite l scène aujourd’hui près de la Banque Centrale de Tunis où  les victimes de cette entreprise de spéculation se sont rassemblés pour réclamer le retour de leurs investissements.

Adel Dridi, le responsable de cette société, a simplement pris la fuite, selon quelques personnes présentes notamment à l’avenue Habib Bourguiba en face du ministère de l’intérieur, le patron de Yosr aurait été aperçu hier soir à El Kabbaria, son quartier, en train de siroter un café, se la coulant douce…

Le matin, le quartier s’est réveillé sur un drame – ou presque -, le dit- responsable, a pris la poudre d’escampette, il aurait un yacht qu’il aurait utilisé pour quitter le territoire, puisque ce dernier est incapable de rembourser ses clients (victimes)

Hichem, 29 ans, nous a ouvert le cœur et a déclaré

« J’ai découvert Yosr Développement grâce à mon jeune beau-frère, il n’avait pas de quoi acheter une cigarette, il est revenu avec 62 millions, c’est le paradis quoi, normal que ça soit tentant voire alléchant » il essuie les gouttes de sueur sur son front rouge de colère et poursuit : « j’étais sur le point de me marier, je pensais bien faire, j’ai investi 5 millions pour repartir bredouille, j’ai tout perdu. Mon beau-frère lui, a su « jouer » il a fait son coup au début, avec les premiers, les plus chanceux, là il est en Turquie et tout va pour le mieux pour lui »

Au moment où nous parlions à Hichem, un policier gradé est descendu de son véhicule, il est venu partager la conversation pour dire «  il est parti, c’est fini, personne ne pourra le retrouver, il a de l’argent avec 980 milliards il peut aller quelque part, peut-être même en Algérie, Bouteflika va même lui ouvrir son palais, pour faire affaire avec lui »… étonnés, nous lui demandons «  comment ? » il répond : « bah simplement avec l’argent, il peut glisser deux millions à chaque kilomètre et il arrivera où il veut, même au paradis…tiens ! »

Beaucoup de victimes de cette escroquerie, venus réclamer leurs indemnisations  parlait de « Casus production » certains disaient «  Pourquoi le patron de Casus n’a pas arrêté ? Pourtant il donnait plus d’argent que Yosr, injustice » 

En somme, les arnaqués ont refusé de nous parler, refusé d’être filmés ou pris en photo, certains ont tenté de nous agresser  nous reprochant d’avoir été rabat-joie, un trentenaire nous a dit clairement «  partez d’ici, tout cela c’est à cause de vous et de vos articles, depuis que l’article d’Al Sabah est paru, nous avons tout perdu, tout est fini, vous avez tout gâché car vous voulez partager avec nous »

Voilà des accusations graves mais ce qui est plus grave encore, c’est que des gens, instruits, cultivés et conscient se fassent arnaquer de la sorte. Un banquier s’est fait voler 10 millions, voilà le comble du banquier !

Dans cette affaire, il y a quand même des chanceux

Il existe un adage qui dit : « La chance sourit aux audacieux et ……  à ceux qui tirent des leçons de leurs erreurs passées », ces gens-là sont certes audacieux mais nous espérons vivement qu’ils en tirent des leçons.

Des offres alléchantes, la lune sur un plateau d’argent, difficile donc  de résister

Des femmes nous avouent avoir vendu tous les bijoux, une autre, sa voiture, l’autre sa maison ; on parle également d’une femme à Hammamet qui a adhéré avec 120 millions de dinars.

Une fugue inattendue et des maisons saccagées

Décidément, la fugue devient une tradition dans ce pays, après Ben Ali et compagnie, chaque délinquant s’envole au détriment du mal qu’il cause à la société et à l’économie de son pays.

Les maisons d’Adel Dridi auraient été saccagées, les victimes, furieuses n’ont trouvé d’autres moyens de montrer leur colère.

Que va-t-il se passer ? Les victimes vont-elles être remboursées ? Dédommagées ?

Qu’en est-il d’Adel Dridi ? Sera –t-il arrêté ? Jugé ?

En attendant, Sami Fehri, lui, a été arrêté. Je dis ça, je ne dis rien.

Affaire à suivre …

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