Depuis deux ans, notre pays est entré dans un tunnel « démocratique ». Tunisiennes et Tunisiens nous avons du chemin à faire, sans pour autant avoir le bon itinéraire. Nous avons changé, beaucoup plus sur le plan psychologique et presque pas sur le pan matériel. Nous sommes devenus « encore » plus susceptibles aux troubles psychiques (d’après une récente étude). Nous allons tenter aujourd’hui de revivre les faits de ces deux dernières années sur le plan politique :

– 23 octobre 2011 : élection de l’Assemblée nationale constituante et Ennahdha remporte les élections (89 sièges sur 217.)

– 22 novembre 2011 : élection du Président d’Ettakatol Mustapha Ben Jaafar à la tête de l’ANC.

– 11 décembre 2011 : L’ANC adopte la loi constitutive sur l’organisation provisoire des pouvoirs publics (petite Constitution).

– 12 décembre 2011 : Moncef Marzouki élu par l’ANC comme président de la République.

– 22 décembre 2012 : formation d’un nouveau gouvernement sous la présidence de Hamadi Jebali.

– 9 avril 2012 : de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants qui se sont rassemblées à l’avenue Habib Bourguiba pour commémorer la fête des martyrs.

– 11 juin 2012 : actes de violence et de vandalisme dans les quartiers et banlieues de la capitale ainsi que dans plusieurs régions des gouvernorats de Jendouba et Sousse par des éléments appartenant au courant salafiste et des personnes ayant des antécédents judiciaires.

– 12 juin 2012 : Couvre-feu de 21H00 à 05H00 pour 4 jours dans huit gouvernorats du pays.

– 16 juin 2012 : Béji Caïd Essebsi annonce la création d’un nouveau parti « Nidaa Tounes ».

– 18 juin 2012 : L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) lance une initiative de dialogue regroupant les forces politiques et les composantes de la société civile.

– 24 juin 2012 : Extradition de l’ancien premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi.

– 13 août 2012 : Naissance d’une coalition de gauche baptisée « Le Front populaire ».

– 14 septembre 2012 : Un groupe de manifestants s’attaque aux locaux de l’Ambassade des Etats Unis à Tunis, à la suite de la diffusion d’un film islamophobe.

– 16 octobre 2012 : Démarrage du Congrès du dialogue national, à l’initiative de l’UGTT, en l’absence remarquée du Mouvement Ennahdha et du Congrès pour la République.

– 17 octobre 2012 : Grève générale dans le secteur de l’information en réponse à l’appel du Syndicat national des journalistes tunisiens pour protester contre la non- satisfaction du gouvernement aux revendications des journalistes et des professionnels du secteur.

– 18 octobre 2012 : Décès du secrétaire général de l’Union régionale de l’UTAP et coordinateur régional de Nidaa Tounes à Tataouine Lotfi Nagdh …

– 8 novembre 2012 : Formation d’une nouvelle coalition baptisée « L’Alliance démocratique ».

– 27 novembre-1er décembre 2012 : Grève générale à Siliana sur convocation de l’UGTT sur fond des accrochages qui ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les citoyens et qui ont fait 250 blessés et plusieurs dégâts matériels.

– 4 décembre 2012 : Violents affrontements devant le siège central de l’UGTT à Tunis entre des syndicalistes et des membres de la Ligue de protection de la révolution.

– 7 décembre 2012 : Création d’un nouveau front « L’union pour la Tunisie » qui englobe « Nidaa Tounes », Le parti Républicain, Al-Massar, Le Parti Socialiste et le Parti du travail patriotique et démocratique.

– 12 décembre 2012 : L’ANC adopte le projet de loi relatif à l’Instance supérieure indépendante pour les élections après plus d’un mois de discussions.

– 18 décembre 2012 : Incendie de Zaouiat Sidi Bou Said, Plusieurs autres attaques similaires avaient pris pour cible les mausolées et Zaouias. ..

– 21 décembre 2012 : L’ANC adopte un projet de loi amendant et complétant le décret-loi numéro 97 portants dédommagements des familles des martyrs et des blessés de la révolution.

– 6 février 2013 : Assassinat de Chokri Belaid, coordinateur général du Parti des patriotes démocrates unifiés et dirigeant du Front populaire, alors qu’il sortait de son domicile.

– Décès d’un agent de police dans des actes de violence dans la capitale.

– 7 février 2013 : L’UGTT convoque une grève générale et décrète le 8 février 2013, une journée de deuil national.

– 8 février 2013 : Des funérailles nationales pour Chokri Belaid, accompagnées d’actes de saccage et de pillage des voitures stationnées…

– 11 février 2013 : Formation d’un front politique et électoral regroupant « Nidaa Tounes », Le Parti Républicain, Al-Massar, Le parti socialiste et le parti du travail patriotique démocrate.

– 19 février 2013 : Le chef du gouvernement Hamadi Jebali présente sa démission au président de la République et annonce l’échec son initiative de former un gouvernement de compétences.

– 20 février 2013 : Saisie d’une importante quantité d’armes à M’nihla et arrestation de 13 personnes à la suite de cette opération.

– 22 février 2013 : Ali Larayedh élu, par le Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha, au poste de chef du gouvernement et le président de la République lui confie la formation d’un nouveau gouvernement.

8 mars 2013 : Le Chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh annonce la composition de son gouvernement à l’issue de son entretien avec le président de la République provisoire Moncef Marzouki.

– 13 mars 2013 : L’ANC vote la confiance au gouvernement.

– 12 avril 2013 : Création d’un Front destourien composé de 6 partis de mouvance destourienne.

– 15 avril-15 mai 2013 : Organisation du Dialogue national initié par la présidence de la République et la présidence du gouvernement, en l’absence de certaines formations politiques et de l’UGTT.

– 24 avril 2013 : L’ANC adopte le projet de loi portant création de l’Instance provisoire de l’ordre judiciaire.

– 29-30 avril 2013 : des gardes nationaux et des militaires blessés à la suite de l’explosion de trois mines terrestres au mont Chaambi.

– 3 mai 2013 : Annonce de la composition de la Haute autorité indépendante de la Communication audio-visuelle (HAICA) et son installation.

– 6 mai 2013 : Deux militaires blessés à la suite de l’explosion d’une quatrième mine au Mont Chaambi.

– 7 mai 2013 : Arrestation de 37 personnes impliquées dans les incidents de Chaambi.

– 14 mai 2013 : Le tribunal administratif décide la suspension des travaux de la commission de sélection des candidatures à l’Instance supérieure indépendante pour les élections.

– 16 mai 2013 : Deuxième round du dialogue national initié par l’UGTT avec la participation des trois présidents ainsi que plusieurs composantes de la société civile.

– 17 mai 2013 : Le ministère de l’intérieur interdit la tenue du congrès d’Ansar Al-Chariaa prévu le 19 mai 2013 à Kairouan.

– 19 mai 2013 : Un mort et plusieurs blessés, à la suite de violents affrontements entre les forces de l’ordre et des groupes d’Ansar Al-Chariaa à la cité Ettadhamon.

– 6 juin 2013 : Deux militaires tués et deux autres blessés à la suite de l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule à proximité de Mont Chaambi.

– 25 juin : Le chef d’état major interarmée Rachid Ammar annonce sa démission.

– 25 juillet 2013 : Assassinat du constituant et coordinateur général du mouvement populaire Mohamed Brahmi, alors qu’il sortait de son domicile. Les parrains du dialogue décident la suspension du dialogue national dont les travaux ont démarré en mai 2013.

– 29 juillet 2013 : Huit militaires tués dans une embuscade et 3 autres blessés à la suite de l’exposition d’une mine terrestre au Mont Chaambi.

– 30 juillet 2013 : L’UGTT propose une initiative de sortie de crise.

– 6 août 2013 : le Président de l’ANC Mustapha Ben Jaafar décide la suspension des travaux de la constituante jusqu’au démarrage du dialogue national.

– 10 septembre 2013 : Les parrains du dialogue proposent une feuille de route.

– 3 octobre 2013 : L’UGTT annonce le démarrage, le 5 octobre 2013 du dialogue national, au palais des congrès à Tunis.

– 17 octobre 2013 : Deux gardes nationaux étaient tombés sous les balles d’un groupe d’éléments terroristes armés et un troisième grièvement blessé au lieu dit Talla, près de Gbollat, alors qu’ils étaient en patrouille pour vérifier un renseignement sur la présence d’un groupe de personnes qui venaient de louer une maison dans les parages.

-23 octobre 2013: 7 officiers de la garde nationale tunisienne tués à Sidi Bouzid,1 policier à Bizerte lors de l’exercice de leur fonctions…

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Le nouveau bilan relatif aux derniers affrontements entre la police, les partisans d’Ansar Al-chariaa et certains habitants de la cité Ettadhamen est désormais de deux morts et plus d’une quinzaine de blessés. Le premier défunt est un salafiste, le second un jeune résident qui était rentré pour passer des vacances en famille et préparer son mariage. Ces proches affirment qu’il n’est d’aucune appartenance politique. Son oncle a rajouté, sur les ondes de Mosaique FM, qu’il est sorti voir ce qui se passait dans le quartier, et c’est là qu’il a reçu une balle.

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Prévu pour dimanche 19 mai 2013, l’événement a commencé depuis jeudi 16 mai, dans l’après-midi, à attirer les adeptes, lesquels ont pris la route à pieds! Une action baptisée « Sidi Bouzid crée l’événement».

Lire aussi : Les jihadistes maintiennent leur rassemblement de dimanche

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L’histoire aurait commencé lorsqu’un groupe de salafistes a tenté de mettre fin à une soirée culturelle et musicale organisée au sein du foyer et qu’ils ont jugé indécente.

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Après avoir partiellement réouvert la semaine dernière pour les plus grands, l’école américaine accueille à nouveau aujourd’hui tous les élèves.

Awatef Yazidi, chargée de communication nous a expliqué que la direction avait voulu éviter aux plus jeunes la vue de leur école saccagée. On rappelle que le 14 septembre, en réaction au film américain “l’innocence de l’Islam” jugé insultant pour les musulmans, des centaines de manifestants avaient attaqué l’ambassade des États-Unis et l’école américaine. Le bilan est lourd: 4 morts et des dizaines de blessés ainsi que d’énormes dégâts matériels. Baya s’est rendue sur place pour voir l’étendue des dégâts autant matériels que psychologiques.

A peine le grand portail passé, on se retrouve dans un décor de guerre: char garé dans la cour, militaires armés, bâtiments incendiés, on est très loin de l’image d’une école. Awatef m’explique que c’est le poste de sécurité qui a été d’abord détruit avec des cocktails Molotov, ensuite la bibliothèque a pris feu, détruisant dix mille livres. Elle était chez elle quand elle a appris l’attaque: “Je n’aurais jamais pensé qu’il puisse nous arriver ce genre de choses.

Quand j’ai vu les images à la télévision, j’ai pleuré mais découvrir la réalité des choses sur le terrain, samedi matin, a été encore plus terrible. Tout ou presque a été volé et ce qui n’a pas pu être volé parce que trop gros ou trop lourd comme les photocopieuses par exemple a été méthodiquement détruit. Tout a été renversé, cassé, déchiré. Parents, anciens élèves et bénévoles sont venus tous les jours pour nous aider à remettre les choses en place. La facture des dégâts s’élève à 5.5 milliards”.

Sihem Errached, enseignante de français, est encore traumatisée: “En arrivant samedi, quand j’ai vu les locaux incendiés, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer mais découvrir ma classe a été un choc encore plus terrible. Tout était par terre, les affaires des enfants, les dossiers, les boîtes d’archives et quelqu’un a pris un malin plaisir à faire pipi dessus. c’était horrible. Cet évènement est vraiment stressant, j’ai l’impression d’avoir un poids énorme sur la poitrine. Des psychiatres et des psychologues sont d’ailleurs venus en parler avec nous”.

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A Tunis, une première manifestation de protestation a eu lieu devant l’ambassade des USA, le mercredi 12 septembre avec quelques échauffourées entre manifestants et agents de l’ordre mais sans plus. Vendredi par contre, plusieurs appels avaient été lancés sur les réseaux sociaux et ils étaient tout sauf pacifiques. Après la prière du vendredi, des centaines de salafistes se sont dirigés vers le lac. La situation a très vite dégénéré et l’ambassade a été prise d’assaut. Les manifestants ont réussi à pénétrer dans l’enceinte et à ériger un drapeau noir, propre à la mouvance salafiste, en lieu et place du drapeau américain. Bilan: 4 morts et une cinquantaine de blessés parmi assaillants et forces de l’ordre. L’école américaine située à quelques mètres de là ainsi que des dizaines de voiture garées dans le parking adjacent à l’ambassade ont été incendiés.

Un nouveau cap dans la violence est franchi au nom de l’atteinte au sacré. Les images en disent plus que les mots. Laissons parler les photos…

Sonia Bahi fellah

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Quelques heures avant le passage sur scène de Lotfi Abdelli pour “Made in Tunisia, 100% Halal”  programmé pour la soirée du 14 août, le directeur du festival, Fradj Hamdi aurait été informé de la décision d’annuler le spectacle, suite à la protestation de certains habitants.

Apparemment, le spectacle aurait été jugé offensant par un groupe de personnes qui se sont alors regroupées devant la maison de la culture de Menzel Bourguiba, où le spectacle devait avoir lieu pour empêcher son déroulement. Lotfi Abdelli aurait même été menacé de mort. D’après lui, ce serait un imam de la région qui aurait incité les habitants à boycotter son spectacle sous prétexte qu’il portait atteinte à l’Islam.

Fait étrange, les personnes à l’origine de cette annulation se seraient engagés à rembourser tous les frais de la soirée. Mais qui sont-ils? Et comment peuvent-ils impunément annuler un spectacle et proposer son remboursement? Et comment se fait-il qu’il n’ait aucune réaction des autorités ou du ministre de la culture, étrangement silencieux face à ces ces attaques contre la culture et ces violations de la liberté d’expression ?

Lotfi Abdelli accuse le gouvernement de laxisme. Et pour le moment, on n’a toujours aucune réaction de la part du ministre de la culture.

SBF

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