La ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance Néziha Laabidi a indiqué, mercredi, que le taux d’accès des femmes aux postes de responsabilité ne dépasse pas les 29.7% alors qu’il est de 70% pour les hommes.

S’exprimant lors de l’ouverture de la conférence nationale sur la femme, tenue à Gammarth, Laabidi a fait savoir que le taux de présence de la femme dans la fonction publique s’élève à 37.4%, précisant que sa présence est plus importante dans certains secteurs (la santé, l’éducation, la recherche scientifique) que d’autres (Défense, sécurité).

Elle a par ailleurs indiqué que le taux de participation des femmes au gouvernement a connu une évolution puisqu’il est passé actuellement à 20% (6 ministres et 2 secrétaires d’Etat), ajoutant qu’il en est de même également pour le taux de participation des femmes au Parlement qui est égal à 33.64%.

Le taux de présence de la femme dans le secteur judiciaire a également évolué puisqu’il est estimé aujourd’hui à 38.9% (845 femmes sur un total de 2171 magistrats), a-t-elle indiqué, estimant que ce taux est parmi les taux les plus élévés dans le monde arabe et africain.

Abidi a, par ailleurs, déploré le taux de chômage élevé chez les femmes qui est le double de celui des hommes, en dépit du taux important de réussite féminine au baccalauréat (63.6%) et dans l’enseignement supérieur (67%).

De son côté, le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi a indiqué que la participation de la femme à la vie politique et publique a été renforcée, citant à ce titre quelques chiffres clés comme le taux de présence de la femme dans les médias (84%) et le taux de présence de la femme dans le secteur de l’industrie (44%).

Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’Union Générale Tunisienne du travail (UGTT), Hfaiedh Hfaiedh a appelé le chef du gouvernement à ratifier la Convention n° 183 sur la protection de la maternité lors du 106e congrès de l’Organisation Internationale du Travail qui se tiendra à Genève.

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Les résultats de l’analyse Genre du Recensement général de la Population et de l’Habitat 2014 ainsi que le rapport d’Analyse des indicateurs Genre 2015, ont été présentés, mardi, au cours d’un atelier de restitution organisé, mardi à Tunis, à l’initiative de l’Institut national de la Statistique (INS) en partenariat avec ONU Femmes.

A cette occasion, Hédi Saidi, directeur général de l’INS a mis l’accent sur la valeur des deux rapports axés sur le Genre dans la traduction des avancées faites par la Tunisie dans le renforcement des droits de la femme et de son implication dans la vie sociale et politique.

Les deux rapports pointent aussi les inégalités entre Hommes et Femmes dans le domaine de l’éducation et de l’emploi, a -t-il souligné.

Saidi a invité, à ce propos, les décideurs et les autorités concernées à prendre en considération la batterie d’indicateurs présentée pour mettre en place les politiques adéquates afin d’améliorer la situation de la femme en Tunisie.

De son côté, Samira Merai, ministre de la femme, de la famille et de l’enfance, a indiqué qu’un programme de formation sur “la budgétisation sensible au genre” a été lancé par son département à l’intention du personnel des différents ministères.

La ministre a souligné l’intérêt que porte son département aux résultats de ces rapports qui serviront de base dans l’élaboration des stratégies et mécanismes visant à soutenir l’égalité des chances entre les Hommes et les femmes.

Leila Rhiwi, représentante du bureau Multi Pays de l’ONU Femmes pour le Maghreb, a indiqué que les deux rapports qui font ressortir les écarts de genre permettront de mieux évaluer les progrès des sociétés et d’améliorer les politiques des Etats.

Selon les rapports présentés :

– Le taux de chômage des femmes diplômées du supérieur est presque le double de celui des hommes avec 41,4% contre 21,4% au 3ème trimestre 2015.

– En ce qui concerne l’abandon scolaire, les résultats indiquent que ce taux se rapproche de 9% chez les filles et de 9,8% chez les garçons au cycle primaire (2013-2014).

– Au niveau du collège, le taux de décrochage est de 34,4 % chez les filles contre 48,3% chez les garçons.

– Au lycée, l’abandon scolaire est de 56,9% pour les filles contre 41,9% pour les garçons.

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