Le chef du parti islamiste au pouvoir Ennahda, Rached Ghannouchi avait affirmé cette semaine que le gouvernement avait interdit le rassemblement des salafistes qui en retour avaient appelé « 40 000 partisans » du mouvement à défier les autorités et à se réunir pour leur congrès. Un porte-parole d’Ansar Ashariaa (les partisans de la loi islamique), Seifeddine Raïs a mis en garde jeudi le pouvoir contre « toute intervention de la police pour empêcher » le rassemblement et a estimé que le gouvernement sera « responsable de toute goutte de sang qui sera versée ».
« On n’acceptera pas de se faire traiter de tyrans »
« Nous avons des forces spéciales pour protéger la Tunisie. (…) On n’accepte pas les menaces de mort et l’incitation à la haine, on n’acceptera pas de se faire traiter de tyrans », a rétorqué vendredi le ministre de l’Intérieur. Il a appelé Ansar Ashariaa « à la sagesse, à s’intégrer à la vie politique, à accepter l’autre et à renoncer à la violence verbale et physique ».
La semaine dernière, le chef d’Ansar Ashariaa, Saif Allah Bin Hussein (Abou Iyadh), un vétéran d’Afghanistan ayant combattu avec al-Qaida, avait déjà menacé « de guerre » le gouvernement et a accusé Ennahda, qui dirige le gouvernement tunisien, de mener une politique contraire à l’islam. Le bras de fer entre le gouvernement et les groupuscules salafistes jusqu’alors tolérés s’est accentué alors que les autorités ont admis la présence d’Al-Qaida sur le territoire. Les forces de sécurité et l’armée pourchassent depuis fin avril des groupes armés retranchés sur les massifs ouest du pays, à la frontière de l’Algérie.
(©AFP / 17 mai 2013 10h49)