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Troubles psychiques avec psychose et schizophrénie, tantôt emplie de joie et de bonheur tantôt dominée par la tristesse et la dépression, le bilan de l’Opération Tunis sur le Divan» dépeint l’état d’une ville malade. «Ces troubles ont des répercussions sur lavie quotidienne du citoyen marquée par des évènements, à la fois, heureux et malheureux», tel est le constat donné par Assia Jaibi, coordinatrice de cette manifestation dont la restitution finale a été faite, vendredi soir, Place Halfaouine au coeur de la vieille Médina de Tunis.

Lancée deux semaines auparavant, par les élèves de l’école de l’acteur au Théâtre National Tunisien (TNT) en partenariat avec l’Agence nationale de psychanalyse urbaine de France (ANPU), «Tunis sur le Divan» a couvert trois lieux de la Capitale. La psychanalyse urbaine, faîte de séries de rencontres avec des photographes, architectes, activistes et historiens, était partie le 09 juin de la Place Halfaouine pour arriver ensuite aux Berges du Lac et à la Goulette, trois quartiers largement distincts de part leurs aspects urbain, social et architectural. La restitution finale a été faite par les élèves de l’École de l’acteur.

Une performance où ils jouent les rôles de psychiatres donnant leur diagnostic final des éléments collectés sur une ville en état de psychose tout en proposant le remède adéquat. Faisant partie des acteurs et actrices participant à cette enquête de terrain, Salma Ballegha estime que «la psychose urbaine dont souffre la ville de Tunis est, en premier lieu, liée à l’isolement» qui se manifeste dans ce qu’elle appelle le refus de «partage» entre «le moi» et «l’autre différent». «Cet isolement urbain et ce renfermement sur soi conduit la ville à perdre sa diversité et sa richesse participative», selon son expression.

L’enquête a révélé que les réponses des citoyens interrogés ont été ponctuées de schizophrénie. A une question «Si Tunis était un animal, qui serait-il?», la plupart des interviewés a répondu «chat » et «chauve souris». De l’avis des organisateurs, les réponses les plus extravagantes et paradoxales ont été données à la question, «Que souhaites-tu offrir à Tunis?», puisque la grande majorité a répondu «bombe atomique» et «kalachnikov» d’un côté, et «Fleur de Jasmin» et «Parfums» de l’autre.

Par ailleurs, le bilan de l’étude fait état de réponses qui varient selon les lieux explorés et le niveau des citoyens interrogés. Face aux réponses marquées par la tristesse et le chagrin des habitants de Place Halfaouine, celles des résidents des Berges du Lac sont empreintes de bonheur et de joie.

Les membres de l’équipe ayant conduit cette psychanalyse soulignent les difficultés auxquelles ils ont du faire face avec certains interviewés dont les réponses, plutôt vagues, n’étaient pas conformes au sujet de l’enquête centrée sur la ville de Tunis ou le quartier dans lequel ils résident. Les organisateurs de cet évènement ont suggéré des solutions à même de faire sortir la ville de Tunis de ce qu’ils qualifient de «crise».

Ils ont, notamment, proposé la création d’un institut de recherche, regroupant des experts de différentes spécialités, pour l’étude des grands projets à long terme, telle que la création d’une centrale photovoltaïque au Lac de Tunis dont l’énergie solaire extraite sera exportée vers des pays européens, tels que la Suisse, l’Allemagne et la France.

Alliant art et science, l’opération «Tunis sur le Divan» constitue une manifestation unique en son genre qui a déjà été expérimentée par l’ANPU dans plusieurs autres villes du monde.


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