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“Mangeons bien, mangeons sain”, règles d’or pour prévenir le cancer

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L’Association des Malades du Cancer (AMC), a organisé une  journée portes-ouvertes à Tunis, sous le thème «mangeons bien, mangeons sain».

Lors de cette rencontre, Leila Alouane, chef de service de la formation et information à l’Institut National de Nutrition, affirme qu’une alimentation saine est en effet vivement recommandée. Contrairement aux idées fausses véhiculées sur internet appelant les malades de cancer à cesser de consommer le lait et dérivés, «il n’y a pas pour le moment de contamination des produits laitiers par les hormones».

«Nous considérons d’ailleurs que l’apport de calcium est très important pendant la période de traitement», dit-elle. Et d’ajouter «ce que nous préconisons, c’est que le lait doit être soit écrémé soit demi-écrémé parce que le facteur de risque entre cancer et lait ce sont plutôt les lipides saturées du lait et dérivés».

S’agissant du fromage, Pr. Alouane signale qu’il convient de manger les fromages blancs pasteurisés ou stérilisés mais pas des fromages blancs à la coupe ni du camembert. «Pour les yaourts, il serait préférable d’opter pour le yaourt nature et d’éviter les additifs et les colorants», ajoute-t-elle. Quant aux poulets, l’intervenante signale qu’il n y’a aucune étude qui a révélé que les poulets en Tunisie sont pourvoyeurs d’hormones et donc «jusqu’à nouvel ordre, il n’y a pas de contre-indication de manger du poulet, mais bien sûr sans peau pour éviter les graisses».

Concernant les viandes rouges, selon Pr. Alouane, l’OMS (organisation mondiale de la santé) et l’association américaine de recherche contre le cancer ont été claires et ont recommandé de ne pas dépasser 500 grammes de viandes rouges par semaine puisque l’excès a été incriminé dans la genèse du cancer du côlon.

«La même chose pour tout ce qui est charcuterie (salami, merguez), il ne faudrait pas dépasser 50 grammes par jour», souligne-t-elle, appelant à tirer la sonnette d’alarme dès le jeune âge. Pr Alouane met aussi l’accent sur l’importance d’éviter les fast-foods et les alimentations grasses et chargées en lipides.

Par ailleurs, l’intervenante souligne qu’il est strictement interdit d’utiliser de la phytothérapie (des herbes médicinales) pendant la chimiothérapie. «La chimiothérapie est très efficace, la phytothérapie également mais quand elles sont ensembles ni l’une ni l’autre ne devient efficace», précise-t-elle. «L’activité physique est aussi obligatoire pour prévenir et même en phase de traitement», ajoute-t- elle.

De son côté, Raoudha Zarrouk, présidente de l’AMC a mis en garde contre les fausses idées véhiculées sur internet appelant les malades à prendre l’avis de leurs médecins et à ne pas suivre de tels conseils de sources inconnues. Elle fait observer que les malades du cancer, dont le nombre est estimé à plus 14 mille nouveaux cas par an, vivent dans des conditions difficiles.

«Malheureusement à ce jour, beaucoup de malades notamment dans les régions intérieures ne peuvent pas bénéficier de traitement, faute de moyens et de structures de soins proches de chez eux», regrette-t- elle.

Dans ce contexte, Mme Zarrouk a souligné l’urgence d’élaborer un plan national de lutte contre le cancer qui soit plus efficace et se base sur la prévention et la sensibilisation.

Pour sa part, Dr. Mohamed Amine Chekir, chirurgien oncologue, a reconnu que le traitement du cancer coûte très cher. «Les évolutions en matière de traitement coûtent extrêmement cher et dans l’exercice de tous les jours on a du mal à les appliquer vu que les malades n’ont pas tous les mêmes moyens», indique t-il, faisant remarquer que ces traitements coûtent des centaines de milliers d’euros par an « alors que la couverture sociale n’est pas à jour et ne suit pas l’évolution», selon lui. Dr. Hédi Khélif, psycho-oncologue souligne, pour sa part, que la psychologie fait partie des soins de support qui aident le patient à mieux vivre avec sa maladie.

Il signale que, pour le cancer, la prise en charge psychologique concerne le malade, sa famille et même parfois les soignants qui peuvent s’attacher aux patients.

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