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]]>Yomna est née en 2010 …Elle a aujourd’hui 5 ans et commence à peine sa vie de tunisienne…Yomna est la 4 ème génération des femmes de la famille depuis l’indépendance en 1956 !!!
Yomna ne connait pas Habib Bourguiba, ni le CSP, le Code de Statut Personnel, une des premières lois promulguée par l’Assemblée constituante en à peine plus d’un an après l’indépendance du pays …Et pourtant tout dans la vie de la petite Yomna devrait la lui rappeler …
En 1957, l’année ou le 13 août, l’Assemblée Constituante adopte le projet de loi hardi, présentée par le leader Habib sur le statut personnel et les affaires familiales, l’arrière grand-mère de Yomna, Halima, avait 21 ans et s’était mariée dans son village du centre de la Tunisie à un de ses cousins. Halima ne savait pas lire et écrire. Elle ne travaillait pas bien sûr et n’a jamais quitté le village. Elle n’a pas rencontré son mari, Hassen, que lors des rares occasions familiales et personne ne lui a demandé son avis sur cette union qu’on lui a annoncé après une réunion des hommes de la famille chez un de ses oncles !
Halima, cette année là n’a pas entendu parler du CSP mais elle se souvient après que le président Bourguiba a visité la région et a organisé un meeting où il a parlé du statut de la femme. Elle se souvient des commentaires des hommes de la famille surtout sur l’interdiction de la polygamie et sur le droit du divorce devant le juge ! Ils n’étaient pas contents du tout mais les plus hardis n’étaient qu’une minorité et les autres n’osaient pas remettre en question une décision du Zaïm !
Halima a eu sa fille Mabrouka en 1960. Mabrouka est la grand-mère de Yomna. Quand Mabrouka a eu 6 ans elle a pu aller à l’école ouverte pas loin du village et son père n’a eu rien à dire surtout qu’elle était accompagnée par son frère Béchir et par une flopée d’autres garçons et filles de son village. C’est sûr que le quotidien de Halima et de sa fille Mabrouka n’avait pas grandement changé en ces années 60 après l’adoption du CSP, mais les acquis de l’indépendance dans le domaine de l’éducation et de la santé font la différence.
Les rapports entre Halima et Hassen ont eux aussi changés après l’arrivée des enfants et surtout après les débuts de leur éducation. Bien qu’illettré comme la plupart des gens de son âge, Hassen n’ignorait pas les changements survenus dans le pays et jusqu’aux confins de son village du centre de la Tunisie. C’est peut être pour ça aussi qu’il a permis que Mabrouka, après son sixième, aille au collège et fréquente l’internat au même titre que son frère ainé Béchir.
Ils ont eu tous les deux une bourse du gouvernement et ils étaient bien brillants dans leur scolarité ! Tandis que Halima a continué sa vie de campagnarde et a eu une flopée d’enfants (5 fils et 5 filles en tout), Mabrouka, après sa terminale, a choisit de devenir institutrice et Béchir est parti à la faculté de Tunis.
Mabrouka, la grand-mère de Yomna a rencontré son mari dans son travail, il était inspecteur et venait du Sud du pays. Ils se sont aimés et ils se sont mariés malgré les réels blocages de son père ! Son frère et surtout sa mère lui ont été de bon secours et le père a finit par ravaler son refus d’un « étranger » mari de sa fille ainée ! Mabrouka a vécu une nouvelle vie différente de celle de sa mère. Pas seulement au niveau matériel évidement plus à l’aise mais surtout au niveau de sa relation avec son mari, de l’accès au soins , des possibilités de voyager dans le pays, de lire, écrire , écouter la radio et même regarder la télévision, de discuter avec son mari de toute décision qui concerne la famille et surtout les enfants …Car ils ont eu d’abord Marwa, la mère de Yomna, arrivée au monde en 1982, et ensuite une autre fille et enfin un garçon.
Mabrouka a été soutenu lors de ses grossesses, elle a eu accès au planning familial et à la contraception quand elle l’a désirée… Marwa a pu faire des études universitaires, partir à l’étranger, devenir ingénieur et épouser son mari, un étranger et un non musulman de surcroit ! Sans que personne de la famille ne s’offusque ! Marwa a eu Yomna à Hambourg. Elle a fait venir sa mère à ses côtés et elles ont évoqué ensemble les souvenirs de feu Hajja Halima la grand-mère disparue entre temps … Vive la Tunisie.
Ali Laidi Ben Mansour
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]]>The post Didon, Carthage, Où sont tes sages ? first appeared on Baya.tn.
]]>Est-ce dû à tes pseudo-mages ?
Intellectuellement d’un autre âge !
Ta jeunesse hantée par la rage
Tes espoirs étouffés dans des cages
Tes fleurons vont à la nage
Adorer l’auteur du carnage
Ton peuple souillé dans son image
Sa pseudo élite enfonçant son visage
Oh Carthage !
J’ai la rage !
Comme tes centaines de sages
Nous aspirons à réécrire tes pages
En dix points, beaucoup de courage
S’acharner à remodeler tes rouages
Rompre avec nos mirages
Sculpter à nouveau nos étages
Élever nos ménages
Démanteler le vil aréopage
Raviver et Étendre ton ombrage
Veiller à enrichir le potage
Maintenir droit et fort le forage
Se libérer définitivement des mortels ancrages
Tel est notre héritage !
Autant sinon le sarcophage !
Oh Carthage !
J’ai ta rage ! . /.
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]]>The post Lettre ouverte au ministre de l’Education, Néji Jalloul first appeared on Baya.tn.
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]]>The post Vendredi 13: Deux histoires flippantes! first appeared on Baya.tn.
]]>Nous sommes le vendredi 13 février 2015. C’est le premier “vendredi 13” de l’année. Au cours de celle-ci il y aura deux.
C’est déjà une date flippante en soi, lui additionner le fait qu’elle soit la veille du Saint Valentin peut la rendre encore plus pour les amoureux! Du coup, nous leur souhaitons d’agréables moments en compagnie de leurs Jules.
Si malgré tout vous n’avez pas eu votre dose d’adrénaline en sensation forte, nous vous proposons deux histoires de horreur à déguster pour ce Vendredi 13:
Legende bloody mary
La légende de Bloody Mary (la Vierge sanglante) veut que lorsqu’on est dans une pièce sombre, devant un miroir éclairé à la chandelle et que l’on prononce “Bloody Mary” treize fois de suite, un visage de femme ensanglanté fasse son apparition dans
le miroir pour parfois s’attaquer à ceux qui l’ont appelé.
Plusieurs façons différentes d’invoquer cette mystérieuse femme semblent d’ailleurs exister. La façon la plus populaire reste
quand même la suivante. Enfermez-vous dans une salle de bain munie d’un grand miroir, y éteindre les lumières pour s’y retrouver dans la noirceur complète et allumer deux bougies que l’on placera de chaque côté du miroir.Fixez des yeux le miroir très attentivement, directement vers votre propre réflexion. Débutez ensuite à prononcer à voix très basse et très douce, voire presqu’invitante, le nom de “Bloody Mary” puis commencez à tourner sur vous-même. Tout en continuant de tourner, prononcez le nom de l’esprit de plus en plus fort, presque comme dans un chant, pour que la treizième fois, vous l’imploriez, presqu’en criant.
À chaque tour sur vous-même, fixez le miroir en passant. Au treizième tour, votre réflexion sera maintenant celle
de la Vierge sanglante.À ce que l’on dit, elle est vraiment effrayante; son visage est recouvert de sang et ses mains cherchent à vous prendre. Pour
quelques croyants, cette femme ne veut que vous effrayer en bondissant de l’avant, vers vous. D’autres affirment que la Vierge sanglante vous attaque littéralement, vous laissant vous aussi en sang si vous ne réussissez pas à vous enfuir.Cette légende a tellement été prise au sérieux qu’en 1978, aux États-Unis, la folkloriste Janet Langlois décida d’écrire un
essai sur cette histoire. On l’utilise encore dans certains cours universitaires sur les légendes urbaines en Amérique.Le film d’horreur “CANDYMAN” est d’ailleurs basé sur cet essai.
Une autre croyance, adaptée pour les plus braves, est celle de provoquer l’apparition de Bloody Mary en ajoutant à son nom
la phrase suivante: “Bloody Mary, I killed your baby!” (Vierge sanglante, j’ai tué ton enfant). Cependant, on raconte qu’une
telle invocation provoque une attaque immédiate de l’entité. Une attaque sauvage et sans merci.Plusieurs pensent que Bloody Mary est la Vierge Marie en personne venue vous avertir de ne pas jouer avec son nom, ni le nom de son Fils, Jésus. D’autres racontent qu’elle serait une sorcière jadis brûlée vive par les habitants de son village pour
sorcellerie et que quiconque invoque son nom en vain sera frappée par la malédiction par laquelle elle menaça ceux qui l’ont brûlée.Une minorité disent que c’est l’esprit d’une femme décédée avec son fils dans un accident d’auto quand la voiture
s’enflamma, laissant sans vie la mère et le petit. La dame décida de vivre à jamais dans les miroirs, pour se venger de ceux…
La suite sur histoire-d-horreur-b-r.skyrock.com
Deuxième histoire – Ps: nous vous conseillons de l’entendre, seule, le soir dans votre chambre et si possible dans le noir, pour une “sensation meilleure”
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]]>The post “بطل همــام” , Un poème dédié à nos soldats martyrs first appeared on Baya.tn.
]]>باركونا، أطلقوا زغاريدكم و هنّئونا …
نحن من لا نغمض عينا أمام شاشة التلفاز
نهدّد، نردّد، نندّد … ثمّ … ننام
و بين أحضان موطني جنديّ جريح في قبره ينام …
يا أيّها المسلم … أيّها البطل الهمام
حرّمت ثوبي و أكلي و شربي …
حرّمت حتّى حبوب الصّداع و مشروب الزكام
ألم يحرّم الإسلام قتل النفس … وقتل المسلم للمسلم ألف حرام …
ألست أنت من هدّدتني و طاردتني في غفوتي و في المنام …
و غيّرت ديني … و حرّمت صوتي و وعدتني بالختان
ثمّ إغتلت جنود وطني وهم صيام
ثمّ رجمتني و أمرتني بالنقاب و وعدتني باليتم و بالخراب …
ثمّ إحتفلت بالبطولة و بالرّجولة
و وجدت لإحلال قتلي من السبب آلاف الأسباب
و إتهمتني بالعهر و بالكفر
و وعدتني في كلّ يوم بالنار و بالعذاب
ثمّ قرّرت فأنزلت ما إخترت لي من عقاب
حتّى أنّك نصّبت نفسك إلاها
له النهي و له الأمر و له الحساب
و نسيت أنّ الله فتح للرّحمة بدل الباب ألف باب و باب
يا معشر الأبطال … عفوا … يا معشر الكلاب :
ألا تعلمون أنّه من السهل أن نأمن غدر الذّئاب
بنور قنديل زيت و بشعلة أعواد الثقاب
ظلّوا ما إستطعتم بعيدا عنّي …
فمن يعشق النفايات غير الباعوض و غير الذباب …
هلاّ رحلتم فقد مللت أصواتكم … و سئمت ما تطلقون من نباح
سمعت أنّكم تنتظرون … تتربّصون … تعدّون العدّة و السّلاح
من قرّر أنّ دمي و عمري مستباح
و من قرّر فينا أنّ الإسلام جهاد للنّكاح
ألستم منّا .. ألسنا منكم …
ألم نقتسم يوما نفس الفرح، و نفس العيد و حتّى الألم و الجراح …
كأنّ كلّ الذكريات إغتالها الطّعون و رحلت رمادا مع الرّياح
حتّى أنّ اليوم لم يعد يومي
و موطن الياسمين أصبح موطن الأشباح
حتّى صباحي لم يعد يحمل نفس رائحة الصباح
يعبق برائحة الحداد و غزو الجراد و مجالس اليتم و النّواح …
ألم نتعلّم في المدارس أركان العبادة …
و أنّ الإسلام إيمان و شهادة
كأنّ دينكم ليس ديني
كأنّي اليوم غيري
إنسان مصدوم لا يملك لا حيلة و لا إرادة
تريدون إستبدالي بمواطن غيري
و تزوير بطاقة الهويّة
تدوّنون عليها إسمي : كائن ناقص
عنواني : موطن النجاسة
يستباح شرائي و بيعي على عتبات سوق الرّق و النــّــخاسة
عذرا لنقص بلاغتي و الثقافة
فأنا غيركم : حلمي وطن جديد … به رقص و بع عيد
و أحلامكم توحيد بلاد الخلافة
تمتلكون الجواري و السّبايا
و تسلّمون النساء هدايا
و تعقرون الإبل إحتفالا … يا أهل الكرم و الضيافة
و لا تؤمنون لا بالعلم و لا الثقافة
و تشيّدون بلاد أعلام الدّجل و الخرافة
حيث أستسلم للغيبوبة فأنام
و أكتفي بإجترار حبوب الصّداع
و إحتساء مشروب الزكام
بقلم : ” حنان العوّادي
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]]>The post HYMNE A TOI, FEMME first appeared on Baya.tn.
]]>Il faut être femme pour comprendre pourquoi le 8 mars.
Il faut être femme pour comprendre les femmes.
Amoureuses avec passion – jalouses parfois sans raison. Battantes-résignées. Capricieuses-loyales. Douces-amères. Elégantes-négligées. Fofolle-raisonnablement sage. Généreuse-intéressée. Habile-maladroite. Intelligente-passionnée. Lunatiques-énigmatiques. Magnanime jusqu’à l’abnégation. Pudique-et par moment libertine. Rêveuses-mystérieuses. Réservée-altière. Se montrant belle mais en secret rebelle.
Julien CLERC chante à merveille cette richesse féminine dans “Femmes, je vous aime”.
Quand, enfant,la petite fille veut jouer au ballon ou aux soldats de plomb avec son frère et qu’on lui assène “c’est pas un jeu pour les filles c’est pour les garçons!”, son petit cerveau perplexe est désorienté: elle ne comprend pas pourquoi cette interdiction insensée.Mais elle avale.
Quelques années plus tard, on lui confie qu’elle ne doit pas rire aux éclats. Indécent!
Première leçon de résignation. Mais une autre injustice. Incompréhensible!
Pubère, elle commence un nouveau rapport avec son corps, elle se voit progressivement devenir femme et elle s’y plait. Mais autour d’elle, des regards louches, des insinuations malintentionnées parfois même un ordre sermonneur “Couvre ce corps désirable, source de problèmes pour les hommes”. Elle ne comprend pas: quoi? l’homme-être travailleur, rationnel, intelligent peut devenir ainsi esclave de ses pulsions? Et réagir bestialement à la vue de ses cheveux, de ses mains, de ses jambes… parfois même au son de sa voix?
Il lui faudra encore quelques années pour saisir et intégrer les codes sociaux qui lui inculquent l’idée qu’un mari “est une chance” qui peut-être ne se répètera pas, que le mariage est le but dans la vie d’une jeune fille. Plus que les études? Evidemment! Plus que son rôle social? Mais bien entendu!
Autre leçon! Autre injustice!
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]]>The post Liberté d’expression, art. 49 de la constitution : Un cas pratique first appeared on Baya.tn.
]]>La HAICA (Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle) a failli à sa mission, il aurait fallu, dès dimanche et en direct, qu’elle exige d’intervenir au cours de l’émission, non pour la censurer, mais pour exprimer sa position. Et qu’au minimum, elle décide, dès lundi matin, de sa non-rediffusion. Mais ils étaient, semble-t-il, occupés à des choses qu’ils croient plus impérieuses (avec une personne plus importante): un local pour la HAICA, à ce que je sache! (si je me trompe, corrigez-moi!).
S’ils avaient intervenu au cours de l’émission, ou interdit sa rediffusion, auraient-ils violé la liberté d’expression?
Non!
Nous avons désormais une Constitution, un article 49 (dont nous sommes, Salsabil Klibi et moi-même, particulièrement fiers -au passage, à bons entendeurs: Salut!). Cet article pose trois conditions pour limiter les libertés:
«Ne pas porter atteinte à l’essence de la liberté»: Cela ne pouvait pas être le cas puisque la liberté était en train d’être exercée ou avait déjà été exercée.
«La nécessité dans une société civile et démocratique». C’était le cas: Il était nécessaire, dans le contexte particulier par lequel passe la Tunisie, de ne pas faire une émission qui, au minimum et c’est le minimum de ses effets, a caressé une tendance qui cible le caractère démocratique et civil de l’Etat, dans le sens du poil.
«Respecter le test de proportionnalité»: Il s’agissait d’alerter l’opinion publique au cours de l’émission ou, le cas échéant, d’interdire une rediffusion. Ce qui est, à l’évidence, en deçà du test de proportionnalité.
Mesdames et Messieurs de la HAICA, faire partie de la HAICA n’est pas seulement une mention dans une carte de visite, c’est une responsabilité et un TRAVAIL: suivre en direct les émissions radio ou télé diffusées, et organiser un système «d’alerte rapide» !
PS : En ce qui concerne les «Instances constitutionnelles indépendantes»: la Constitution ou la loi ne suffisent pas, il faut aussi (j’allais dire surtout), à la tête de ces instances, de fortes personnalités et «de grandes gueules». Comme, pour ne pas les nommer, celles de 2011.
Par Doct. & Professeur Slim Laghmani
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]]>The post Lettre ouverte aux femmes tunisiennes! first appeared on Baya.tn.
]]>Ne demandez pas aux leaders politiques quelle sera la place de la femme dans la Tunisie de demain. Ils n’en ont, pour la plupart, aucune idée. Donc, il leur faudrait comprendre votre véritable nature, ce qui fait que chacune de vous est une singularité, et votre nature est bien plus complexe que ce que les hommes peuvent imaginer.
N’attendez rien d’eux. Imposez votre volonté. Ne vous laissez pas réduire à quelques stéréotypes, ou à quelques clichés, je vous le dis sans démagogie mais aussi sans détour, car pour signifier à quelqu’un le rôle qu’il doit tenir, l’on doit connaître sa vraie nature, ses réelles capacités.
Vous seules savez de quoi vous êtes capables, et quelle place vous tiendrez dans la Tunisie de demain. Alors ne laissez personne vous réduire à sa propre perception. Et je vous le dis aujourd’hui, cette Tunisie de demain, fière de sa liberté retrouvée, ne pourra se faire qu’avec vous. Nous ne relèverons notre mère patrie qu’avec votre engagement. Qu’avec le concours et la volonté de toutes les femmes de ce pays. Ne laissez personne sous-entendre le contraire.
Il y a quelques semaines, une connaissance me disait que le rôle des femmes dans la politique se devait d’être mineur, ce à quoi je lui demandai pourquoi. Il me répondit simplement que c’était surtout des hommes qui avaient été tués pendant la révolution. Je lui fis remarquer que des femmes aussi avaient été tuées. Il me répondit que c’était sans commune mesure… Alors je lui ai répondu, pour chaque martyr de la révolution, combien de mères ont souffert et continuent de souffrir le martyr? Combien de femmes? Combien de sœurs? Combien de grands-mères? Et combien de filles?
Car cette cohorte de martyrs n’est pas sortie du néant! Ce n’était pas non plus une génération spontanée! Les enfants de la révolution comme tous nos enfants n’ont pas été conçus dans des creusets imaginaires! Non ils n’ont pas été forgés dans des forges de chair et de sang. C’est de vos matrices que sont sortis les libérateurs de notre Nation.
Et aujourd’hui je prends réellement la mesure et la signification de cette peinture de Delacroix «la liberté guidant le peuple». Ce qui fait la force d’une nation ce n’est pas le courage de ses hommes, mais bien la détermination de ses femmes. Dans mon travail, je me suis toujours entouré de femmes, à cela il y a une raison principale: c’est que vous allez toujours à l’essentiel des choses, car après le travail vous devez gérer aussi vos familles. Vous n’avez pas le temps ni le loisir de satisfaire à tous ces rituels d’après réunions où l’on parle de foot et de je ne sais trop quoi en prenant ses aises.
En une journée, l’homme n’a qu’une vie, quand vous, vous en avez deux voire trois. Ils ne vous trouvent que trop cérébrales, pas assez Cartésiennes, que vous ne vivez que dans la poésie des choses. Comme cela est vrai. Mais parce que la vraie vie est là. Tout homme découvre, un jour ou l’autre, qu’il fait de la prose comme monsieur Jourdain, le drame pour lui et pour notre humanité c’est qu’il ne découvre que cela. «Vivre de prose n’est que survivre. Car vivre réellement, c’est vivre poétiquement (E. MORIN)».
Vous êtes dans la vraie vie, dans le vrai ressenti des choses. Et cela ne pourrait être autrement parce que vous êtes la mémoire du monde. Je ne parle pas là de la mémoire propre au vécu de chacun, mais de la mémoire de tout ce qu’a traversé le genre humain. Chaque étape de notre évolution est gravée, enregistrée, en chacune de vous. Parce que vous étiez là au commencement et que vous serez toujours là à la fin des temps. «Mémoire matricielle qui définit tous les possibles du genre humain».
Chacune de vous est la Tunisie. Chacune de vous est la mère patrie. Et c’est grâce à vous que cette nation se doit d’exister. Vous êtes le futur des choses. Et vos filles portent déjà en elles les espérances de demain. Oui le futur a déjà pris racine dans le présent. Et il en a toujours été ainsi.
Vous avez aujourd’hui, plus que jamais, le pouvoir de faire que la Tunisie soit un véritable exemple de démocratie et de progrès. Non pas parce que vous allez faire reconnaître vos droits de citoyennes à part entière, mais par votre déterminisme, vous allez prouver que nous sommes entrés, de manière définitive, dans l’ère de la réciprocité totale et sans nuance.
Un magnifique poème soufi dit: «Devant ta royauté j’ai porté témoignage avant notre existence. En ce que l’œil voyait en une poignée d’atomes, témoin particulier dont à présent je comprends l’essence. Au moment du témoignage, il n’y eut aucune fausseté. La route que j’ai prise, je l’ai suivie dans la joie et la simplicité. Je n’étais plus un captif maintenu dans la réclusion».
L’origine de ma nature m’impose cette absolue vérité et personne ne peut dire la “vérité n’est pas“ sans ôter toute vérité à ses propres dires.
Abdallah Bejaoui
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]]>The post Le manifeste de Zak, homosexuel en Algérie, contre « la république des frères alligators » first appeared on Baya.tn.
]]>Blogueur et journaliste à ses heures, Zak Amazigh Ostmane, notre chroniqueur a publié un manifeste pour le journal Le Monde criant de vérité pour dénoncer la situation aberrante que vivent les homosexuels en Algérie.
Voici le manifeste :
Zak Ostmane n’est pas son vrai nom pour l’état-civil algérien mais le patronyme de sa mère qu’il a préféré adopter, “pour lui rendre hommage, parce que le code de la famille est infâme en Algérie”. Un premier signe de rébellion chez cet Algérois de 31 ans qui a publié sur sa page Facebook, le 4 septembre, un “manifeste pour l’homosexualité” en forme de coup de gueule, une initiative quasi héroïque dans une région où le sujet fâche. “En Algérie, chacun a son combat, moi je suis solidaire avec tout le monde, les militants des droits de l’homme, la cause des femmes, le combat pour les libertés démocratiques, etc. En revanche, tout ce beau monde n’a jamais manifesté sa solidarité avec moi, pour mes droits et revendications sur la dépénalisation de l’homosexualité. Le code pénal algérien condamne les homos en Algérie de deux à cinq ans de prison ferme. Les islamistes, quant à eux, nous condamnent à une mort certaine”, écrit Zak “l’irreligieux” comme l’indique son profil.
Ce texte, assez court, qui reproche à la presse, aux intellectuels, aux écrivains et aux artistes leur “silence complice et assassin” face à “une république algérienne des frères alligators [qui] fait dans la répression vis-à-vis des homosexuels” aurait pu rester dans le cercle confidentiel des amis de Zak. Mais le site électroniqueAlgérie.focus en a fait état. Depuis, le “manifeste” a reçu le soutien de plusieurs personnalités du Maghreb engagées qui l’ont à leur tour diffusé, comme l’écrivaine et militante féministe algérienne Wassyla Tamzali, la réalisatrice franco-tunisienne Nadia El Fani ou bien encore l’universitaire et psychanalyste tunisienne Raja Ben Slama. Zak, lui, ne sort plus beaucoup de chez lui. “En ce moment, c’est délicat”, soupire-t-il au téléphone.
Blogueur et journaliste à ses heures, ce laïc revendiqué dit avoir reçu des “tonnes de messages d’insultes et de menaces”. “Durant la décennie noire [la guerre civile en Algérie des années 1990-2000],beaucoup d’homos ont été assassinés et cela a été passé sous silence. Les mentalités n’arrivent pas à évoluer, alors, j’ai décidé de sortir du placard”, affirme Zak. En mars, le jeune Algérois s’était déjà fait remarquer en s’affichant torse nu, puis en manifestant devant l’ambassade de Tunis à Alger, pour apporter son soutien à la Femen tunisienne Amina Sboui, menacée de poursuites pénales, aujourd’hui en rupture de ban avec le groupe féministe radical et installée à Paris. Mais en dehors de la présence de quelques amis, Zak est resté très isolé en Algérie. Jusqu’à la diffusion, sur les réseaux sociaux, de son texte.
“C’est un effet collatéral des “printemps arabes”, maintenant on soulève toutes ces questions, se réjouit Wassyla Tamzali. Zak pose le problème de la discrimination et de la tolérance, il est représentatif d’une génération de jeunes qui est en train de construire une liberté, même sans repère. Et en ce moment, il souffle une petite brise de printemps à Alger”. La militante féministe, auteur notamment du livre Une Education algérienne (Gallimard, 2007) rappelle ainsi que, pour la première fois cette année, le 3 août, en plein ramadan, le rassemblement des non-jeuneurs à Tizi Ouzou (Kabylie) pour réclamer la liberté de conscience, a pu avoir lieu sans être empêché par les autorités.
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]]>The post Contributions libres : Pour les minorités sexuelles first appeared on Baya.tn.
]]>NB : Les opinions et les avis exprimés ne reflète pas nécessairement ceux de Baya
“Je suis un jeune, #blogueur, militant des droits de l’homme, militant des droits de la #femme et journaliste freelance j’ai écrit un manifeste sur l’#homosexualité, que j’ai envie de partager avec vous.
Coup de #gueule,
En Algérie chacun a son combat, moi je suis solidaire avec tout le monde: les militants des droits de l’Homme, la cause des femmes, le combat pour les libertés démocratiques,etc… En revanche, tout ce beau monde n’a jamais manifesté sa solidarité avec moi, pour mes droits et revendications de la dépénalisation de l’homosexualité du code pénal algérien, qui condamne les homos en Algérie de 2 ans à 5 ans de prison ferme. Les islamistes, quant à eux, nous condamnent à une mort certaine…!!! Je suis un jeune homosexuel, qui paye au quotidien le prix fort de mon orientation sexuelle, que je n’ai cessé de revendiquer sans honte, car j’estime que c’est un droit élémentaire, indispensable, au développement de ma personne, à mon épanouissement, car les lois de la République algérienne ne cessent de réprimer tout ce qui n’entre pas dans la norme et le conformisme religieux et constitutionnel. L’état Algérien, fait dans la non assistance à personne en danger vis-à-vis de la communauté LGBT, en tout cas mes amis sachez que je ne cesserai jamais de revendiquer mon droit à choisir qui je veux aimer, ma part de bonheur, qui est aussi le droit de chacun d’entre nous. Mes amis militants des libertés démocratiques, l’histoire seule sera témoin, vis-à-vis de cette situation honteuse et scandaleuse…!!! …que vous cautionnez à travers votre silence complice et assassin. Aujourd’hui j’accuse la presse algérienne, les intellectuels, les écrivains et les artistes de ce pays. Les hommes politiques le sont autant que vous, en premier lieu le premier magistrat du pays, indûment élu…Oui je vous accuse de ne rien faire pour changer la situation qui a trop durée et qui dure depuis toujours. Oui personne ne vit le supplice et le martyre au quotidien dans une société homophobe à la base, avec des lois discriminatoires et répressives. Oui la république algérienne des frères alligators fait dans l’oppression et dans la répression vis à vis des homosexuels. Donc pour ceux qui veulent prendre le train de la modernité, d’un état de Droit , de l’émancipation de la société, et construire un véritable état démocratique respectueux des libertés individuelles, et collectives, un état où les droits des êtres humains tels qu’ils sont décrits dans la déclaration des droits l’Homme ne soient pas bafoués, ce manifeste est participe ou un pamphlet en faveur des droits de la communauté LGBT en Algérie, car le silence et la complaisance ont toujours été des facteurs révélateurs de grande tragédies humaines.”
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