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L’histoire remonte à plus de deux mois, plus exactement quelques jours après le premier cas dénoncé par Sana Ghenima sur l’interdiction des femmes de moins de 35 ans de voyager pour certaines destinations, sans autorisation écrite et signée par leur tuteur légal. Dès que le scandale a éclaté, le ministère de l’Intérieur s’explique, en précisant que c’était une faute commise par les agents de douane.

Nous découvrons que cette nouvelle procédure pour voyager ne concerne pas uniquement les femmes tunisiennes mais les hommes aussi!

Eh oui, monsieur, nous ne sommes pas les seules auxquelles on inflige un tel traitement !

C’est le cas d’un jeune homme tunisien, inscrit au barreau et plaide en tant qu’avocat dans nos tribunaux de première instance.

«Je suis un homme de nationalité tunisienne. Lors des faits, j’avais 27 ans et je me rendais en Turquie pour participer à un séminaire qui porte sur le travail de la société civile dans différents Etats. Je m’y rendais comme représentant d’une association non lucrative.

A mon passage, devant le box des agents de douane, je donne mon passeport et mon billet d’avion à l’agent pour vérification des papiers, une mesure ordinaire. Ce dernier me posa la question inattendue:

– “as-tu une autorisation parentale pour voyager?“

– Sous le choc, “pardon !?… monsieur j’ai 27 ans“.

– “Oui, je le sais, c’est écrit noir sur blanc dans votre passeport. L’autorisation parentale est nécessaire à l’âge de 33 ans“.

Toujours sous le choc, j’ai commencé à rigoler, j’ai pensé à une farce, plus improbable à une caméra cachée… et pourtant l’agent de la douane attendait que je réponde toujours à sa question: “est-ce que j’ai une autorisation parentale?“

Face à l’insistance, je répondais par la négative. “Non monsieur, je ne l’ai pas“. J’avais déjà entendu parler de cette autorisation «préalable» demandée aux femmes tunisiennes pour voyager à l’étranger. Je me rappelle aussi que le ministère de l’Intérieur l’avait démenti.

Je suis un homme de droit et je savais très bien quels sont mes devoirs et mes libertés. Ce qui était en train de se passer est illégal d’après nos lois en vigueur. J’ai tenu tête à l’agent de douane tout en refusant de lui dévoiler ma profession ni mon invitation de participation au séminaire.

Résultat, face à mon entêtement et la tension qui commençait à monter entre nous deux, un autre agent de la douane est venu me voir. Celui-là semblait plus gradé, vu le comportement du premier. Il m’expliqua que ce sont de nouvelles mesures et qu’au final c’est pour «mon bien». Dans son discours de gentil homme, il me posa des questions indirectes sur ma relation spirituelle, si je fais la prière ou pas, sur mes fréquentations, si j’allais à la mosquée…

Un «entretien» qui a duré plus de 20 minutes pour enfin pouvoir prendre mon vol».

Voici mon récit, vous savez maintenant que vous n’êtes pas les seules mesdames et demoiselles à supporter ses “agissements“».


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