Après quelques années à l’étranger, Lamine Ben Amor est revenu en Tunisie en 1990. Il avait envie de se reconvertir. C’est alors qu’il s’est mis, au départ par hasard pense-t-il, à travailler la pierre avec les marbriers italiens installés à Tunis. C’est là, avec eux, qu’il apprit à sculpter, à calpiner, à tailler… et qu’il s’est découvert une vraie passion pour la pierre.

Puis Lamine a ouvert son premier atelier à Ezzahra avant de s’installer à Hammam-Chott où il travaille aujourd’hui sous le figuier du jardin. Et quand il ne coupe pas, dehors au soleil toutes les petites pièces qu’il ramasse inlassablement, il parcourt le pays à la recherche de pierres extraordinaires, de galets de rivière, de vieux carreaux de céramiques tunisiennes, de verres polis…

Avec les grosses pièces, Lamine fabrique des vasques « juste » creusées comme si l’eau avait érodé naturellement la matière, des lampes, des appliques, des assiettes, des tables, des plateaux… Mais ce n’est pas tout, Lamine Ben Amor n’a pas son pareil pour restaurer ou refaire à l’ancienne de petits meubles, récréant un plateau de table ou assemblant comme un puzzle vieux carreaux et belles pierres. Il se déplace également pour effectuer à domicile des salles de bain digne de villas romaines, et sculpte entourages de portes ou de miroirs en  marbre comme de la dentelle.

Pas besoin de publicité, le bouche-à-oreille, comme souvent en cas de talent, a fait son œuvre… On retrouve ses créations dans des galeries mais, plus extraordinaire pour ce monsieur, tout simple, à Washington et jusqu’au Japon. Et ça, il n’en n’est pas peu fier ; il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’un client nippon débarque dans son jardin pour lui commander 1000 kg de carreaux 2x2cm. Même si la crise est passée par là, Lamine vit une retraite tranquille et active car il ne travaille que par amour.

Quand nous lui demandons comment lui vient l’inspiration, c’est avec des étoiles dans les yeux et un vibrato dans la voix qu’il nous explique qu’il regarde la pierre longuement, qu’il l’observe, puis la laisse, puis revient… « Je prends mon temps, je peux passer des heures et des heures sur une pièce avant de décider si elle est finie ou non ; et je peux passer une journée entière à polir une petite pièce », nous dit-il.

Lamine aime le travail délicat, il n’hésite pas à couper des carrés de 0,3mm d’épaisseur et réalise des assiettes dont le fond creusé sur seulement 4mm sans casser, d’un même niveau, est d’une grande complexité.

Évidemment, les délais ne sont jamais fixes, d’autant que Lamine Ben Amor travaille selon ses envies. Quant aux prix, comptez 80 dt pour une assiette, 55 dt pour une lampe, de 300 à 4000 dt pour une table suivant la complexité et la taille, de 200 à 300 dt pour les carreaux muraux, de 45 à 56 dt pour le mètre linéaire de frise… et dans tous les cas, n’hésitez pas à demander un devis.

Lamine Ben Amor, Artisan marbrier, Hammam Chott, tél : 71 217 200 – 22 762 789. Mohamedlamine28@hotmail.fr

Charlotte Carli


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