Après une première performance où son et lumière se croisaient au rythme du front musical populaire, le groupe Bargou 08 s’est produit dimanche soir à la maison des Arts d’El Menzah 5. 24 heures après leur représentation devant le fort de Hammamet, “le groupe a tout simplement crée l’apothéose” de l’avis de Faten Mehouechi, directrice du Centre d’art et de culture partagée.

Lors de cette soirée de fraicheur, cadrant parfaitement avec l’ambiance de ramadan, sur les portes, un public cosmopolite de diverses nationalités, jeunes, adultes et même des enfants ont vécu des moments de véritable transe au rythme d’une musique qui provient des profondeurs du nord ouest plus exactement de Siliana.

Avec des arrangements sans artifices sous la direction musicale de Sofyann Ben Slimane, Nidhal Yahiaoui au chant, a de sa voix rock, chanté la tunisienne, la brune, la Tunisie toute entière dans sa splendeur et sa richesse à tous points de vues. Combinant le patrimoine oral aux mélodies et rythmes modernes, mais pas sophistiqués, cette oeuvre parle de combat “Nasek rahhala” ou encore “Sidi el kadhi”,”dek biya” et chante également la femme comme dans “bent bladi”, “hez hramek”,…

Aux sonorités des instruments à vent populaires (gasba et zokra), watar, batterie et clavier, le public s’est trouvé en un laps de temps très court déjà avec des paroles apprises par coeur.

Le grand Jardin de la maison des arts s’est transformé en un véritable lieu de tourbillons d’énergie et de catharsis où la danse et la voix ont tout simplement abouti à la délivrance de la nature terrienne de l’homme.

Durant plus d’une heure, tout le monde, debout plus qu’assis, a pu franchir la Montagne qui sépare Siliana de Tunis pour découvrir un répertoire aussi délaissé, et joliment mis en valeur.

Inspirée du patrimoine musical populaire authentique de la région, cette oeuvre remarquable, selon Daniel Soil, délégué de Wallonie- Bruxelles, a offert l’occasion à tous de s’adonner à coeur pour virevolter et danser, seuls maitres mots d’une soirée organisée dans un espace d’art où la devise est le partage et la convivialité entre des gens qui se croisent avec le sourire mais portés tous par la passion pour l’art et la culture aux couleurs locales.

Sous le halo de lumières où le jeu de l’éclairage n’a pas été oublié, Daniel Soil, a tenu à préciser que ce projet mené en symbiose entre des jeunes tunisiens résidant en Belgique et leurs amis belges dont le manager Mathieu Dupont est un signe fort prometteur d’une grande amitié entre les deux pays. Mais aussi d’une ambition d’élargir la coopération culturelle à travers de telles initiatives d’artistes professionnels portés par leur volonté assidue de trébucher dans les tréfonds de leur patrimoine musical richissime.

“Bien qu’aucune apparition n’est hélas programmée dans les grands festivals d’été de Tunisie notamment de Carthage et d’Hammamet, on est déjà contents de pouvoir donner au mois d’aout des concerts notamment à Siliana le 13 août, qui fut notre premier berceau mais aussi à Ezzahra (14 aout) et à Boukornine (27 août), déclare avec beaucoup d’espoir Sofyann Ben Youssef en charge de la direction musicale.

En attendant, le groupe poursuit sa tournée au mois de juillet en Belgique ou de grands rendez-vous seront donnés avant de revenir dans le pays natal où probablement il a aura la chance de se produire dans d’autres régions du pays.

“Yamin yjina” une des chansons interprétées, ou un clin d’œil subtil qui servirait peut être de message aux comités d’organisation des festivals pour prendre en considération des groupes ou des jeunes peu connus et leur octroyer la chance de gagner le mérite des gradins.

C-SB


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