Il est à peine 21 heures. Les gens sortent tout juste de la rupture du jeûne. L’avenue Mohamed V, à Tunis, est témoin d’une activité inhabituelle. Un impressionnant dispositif de sécurité est déjà en place. Des centaines de femmes affluent de partout, portant drapeaux et banderoles. Les hommes sont là aussi, pour soutenir leurs compagnes, par curiosité ou pour leurs propres revendications mais les femmes sont largement majoritaires. A 22 heures, elles sont des milliers. Qu’est ce qui a conduit toutes ces femmes hors de chez elles, ce 13 août, à peine la rupture du jeûne achevée?

Le 13 août a une signification particulière pour les tunisiennes. C’est à cette date, qu’en 1956 a été promulgué le code du statut personnel qui a amélioré la condition de la femme dans la société tunisienne sans toutefois lui donner l’égalité absolue avec l’homme. Ce code déjà imparfait et incomplet est menacé aujourd’hui par les députés d’Ennahdha avec la fameuse proposition d’amendement de l’article 28 qui réduit la femme à un “complémentaire” de l’homme. Héla Hammi, députée d’Ennahdha à l’assemblée constituante, a enfoncé le clou en affirmant que le terme “égalité” est un concept théorique dont les femmes se sont lassées alors que “complémentaire” introduit une notion de participation. (sic)

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