Plusieurs composantes de la société civile ont organisé, mercredi, un mouvement de protestation devant le siège de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) pour réclamer l’abrogation de l’article 227 bis du code pénal qui autorise le mariage des victimes de viol avec leurs agresseurs.

Lors de ce mouvement qui intervient suite à la décision de justice du tribunal de première instance du Kef autorisant le mariage d’une fille âgée de 13 ans victime de viol avec son agresseur, les manifestants ont scandé des slogans dénonçant le viol et l’impunité.

Nadia Chaouech, psychologue et Présidente de l’Association Tunisienne de la psychologie, a souligné dans une déclaration à la TAP, la nécessité de réfléchir au sort de la fillette, estimant que la société tunisienne rejette les victimes de viol. Cette exclusion sociale, a-t-elle dit, contribue à détériorer davantage l’état psychologique de la victime.

Selon Chaouch, le fait de permettre au violeur, en vertu de l’article 227 du code pénal, d’épouser sa victime et d’échapper, ainsi, aux poursuites judiciaires est de nature à provoquer de graves répercussions psychologiques chez la personne agressée qui se trouve obligée de vivre avec son bourreau.

La Tunisie, a-t-elle dit, ne dispose pas de centres de protection psychologique qui assistent les victimes de viol, notamment, les filles agressées, mettant l’accent sur la nécessité de protéger les filles violées et d’annuler l’article 227.

De son côté, Fathia Saidi, professeur de sociologie a indiqué que ce mouvement de protestation vise à exercer une pression pour annuler l’article 227 du code pénal et l’article 5 du code du statut personnel qui autorisent le violeur à épouser sa victime mineure.

Le code pénal promulgué en 1913, a-t-elle dit, doit être amendé afin qu’il soit en harmonie avec les dispositions de la constitution et des conventions internationales ratifiées par la Tunisie dans le domaine de la protection de la femme et de l’enfance, appelant l’assemblée des représentants du peuple à accélérer l’examen du projet de loi relatif à la lutte contre la violence faite aux femmes.

De son côté, la députée Bochra Belhaj Hamida a déclaré à la presse que la commission des droits et des libertés examinera, prochainement, ce projet de loi qui est soutenu par la plupart des partis représentés au parlement.


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