tunisie_baya_societe_violence-des-femmes« Non à la violence, non à la marginalisation », tel est le slogan de la conférence organisée, dimanche, à l’espace 13 Août, à Tunis, par l’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT), à l’occasion de la Journée internationale de la femme.

« La violence à l’égard de la femme tunisienne se manifeste, actuellement, à travers l’accentuation du fossé entre la législation et la pratique », a affirmé la présidente de l’UNFT, Radhia Jerbi, soulignant qu’«une violence politique cible, actuellement, la femme tunisienne, en l’éloignant des postes de décision et en l’excluant du nouveau gouvernement».

« La violence a touché, aussi, l’organisation féminine (l’UNFT) quand certaines parties gouvernementales œuvrent à l’affaiblir financièrement et à la soumettre à des pressions juridiques», a-t-elle ajouté.

Radhia Jerbi a loué, à cette même occasion, le militantisme des femmes tunisiennes et leur lutte pour la protection du code du statut personnel (CSP), ainsi que leur contribution à la révolution tunisienne.

«La femme arabe et, particulièrement, la femme palestinienne mérite, aussi, d’être saluée pour sa persévérance dans la lutte pour la liberté et la dignité», a t-elle ajouté.

La violence à l’égard de la femme se manifeste, selon Neila Sellini, universitaire, à travers l’ «aliénation intellectuelle».

«Une autre forme de violence à laquelle on doit faire face est celle de la violence salafiste, ou de l’extrémisme wahhabite, qui menace les droits de la femme en Tunisie», a t-elle avancé, insistant sur la lutte pour la levée des réserves sur la convention CEDAW (convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes) et la mise en œuvre des conventions internationales des droits de l’Homme.

Sellini a critiqué le silence politique et l’absence d’une volonté claire pour la défense des droits de la femme, expliquant qu’on tente de soumettre la société tunisienne à une dictature religieuse.

«D’autres dangers menacent la femme tunisienne et renforcent sa marginalisation, ceux relatifs à certains articles contenus dans l’avant-projet de constitution et qui risquent de contribuer à légitimer la violence, à marginaliser la femme et à la rendre un être « inhibé »», a-t-elle fait remarquer.

Pour sa part, Ikbel Ben Moussa, universitaire, a fait le point sur les droits de la femme dans le projet de constitution, notant que la société civile peut jouer un rôle important dans la défense des droits de la femme.

«On peut remarquer que suite à des protestations de la société civile, certains articles du projet de la constitution ont été améliorés en faveur de la femme», a t-elle précisé.

L’universitaire a signalé que d’autres articles demeurent confus et peuvent limiter les droits de la femme, dont l’article 16 sur le droit à la vie qui, selon elle, ouvre la porte à des interprétations multiples dont la criminalisation de l’avortement.

Elle a appelé à éviter les généralités dans le texte de la nouvelle constitution, en insistant sur la nécessité de déterminer les domaines de l’égalité entre homme et femme et à réduire le fossé entre législation et réalité.

Le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, Abdessattar Ben Moussa, a fait part du soutien de la ligue aux droits de la femme et sa détermination à contribuer à la lutte contre toutes formes de discrimination, de violence et de marginalisation à son encontre.

Il a appelé l’UNFT à mettre en place une stratégie claire pour défendre les droits de la femme, critiquant certaines émissions télévisées qui continuent à présenter une image stéréotypée de la femme tunisienne.

DI


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