Chaque année, 20 000 bébés naissent prématurément en Tunisie, soit environ 50 bébés par jour qui viennent au monde avant le terme de 37 semaines de grossesse, a indiqué, samedi, Zahra Bensaid Marrakchi, chef de Service de Néonatologie et de Réanimation Néonatale à l’hôpital Charles Nicolle à Tunis.

“Ce chiffre représente 10% du nombre des naissances par an (plus de 200 mille)”, a ajouté Dr.Marrakchi.

S’exprimant lors d’une rencontre médicale et culturelle organisée à l’hôpital Charles Nicolle à Tunis à l’occasion de la Journée mondiale de la Prématurité, Dr. Marrakchi a expliqué que la naissance prématurée est toute naissance survenant avant la fin du 8ème mois de grossesse.

Selon elle, plusieurs facteurs de risque sont responsable de la prématurité chez la femme enceinte tels qu’un âge inférieur à 18 ans ou supérieur à 35 ans, le tabagisme, l’alcoolisme, les grossesses multiples, un antécédent d’accouchement prématuré, le stress, la fatigue excessive liée au travail professionnel ou familial et les déplacements quotidiens.

La prise en compte de ces facteurs de risque, a-t-elle dit, joue un rôle important dans la prévention de la prématurité qui, a-t-elle ajouté, constitue une cause principale de mortalité néonatale et de handicap périnatal.

Néanmoins, elle a souligné que les progrès de la réanimation néonatale permettent de sauver de plus en plus de nouveau-nés et dans de meilleures conditions.

D’après Marakachi, en Tunisie et comme dans la plupart des pays, la prématurité devient la première cause de décès à la naissance. Elle est en augmentation croissante en raison d’un mode de vie trop stressant et trépidant avec souvent une activité professionnelle dans des conditions éprouvantes physiquement et une augmentation du nombre des grossesses multiples.

D’autre part, elle a fait savoir que la prématurité pose des problèmes épineux et éthiques inhérents au manque d’unités de réanimation néonatale en nombre suffisant notamment dans le secteur publique.

Dans le secteur privé, a-t-elle ajouté, beaucoup de familles, au bout de quelques jours, connaissent des difficultés réelles pour payer des soins coûteux vu l’absence de leur couverture par les caisses sociales. Le rabat sur les structures publiques qui peinent déjà sous le poids de différents problèmes, fait qu’elles sont constamment en surcharge d’effectifs incapables de répondre à toutes les demandes de prise en charge.

Cette rencontre médicale organisée par le service de Néonatologie de l’hôpital Charles Nicolle (HCN) a été l’occasion pour l’équipe soignante de rencontrer les familles accompagnées de leurs enfants, anciens prématurés. l’objectif étant de sensibiliser l’opinion publique sur les problèmes posés par la prématurité, mais aussi de rendre hommage au personnel soignant.

La date du 17 novembre 2009 a été retenue pour célébrer la première journée mondiale de la prématurité à l’initiative d’ONG militant dans ce domaine.

L’objectif étant de sensibiliser le public et de stimuler la prise de conscience par tous, notamment les politiques, des vraies problématiques de la prématurité dans le but de faire face à l’augmentation de la prématurité par des actions de prévention, de mettre en place plus de structures spécialisées de prise en charge des prématurés qui payent encore de leur vie le manque de lit de réanimation néonatale.

Chaque année, quelque 15 millions de bébés naissent prématurément (avant 37 semaines révolues de gestation). Ce nombre est en augmentation.
A l’origine de près d’un million de décès par an en 2015, les complications des naissances prématurées sont la cause principale de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans.


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