friperie

Même les vêtements “made in friperie“ ne sont plus accessibles pour le Tunisien moyen. D’après Amel Hjiba, journaliste à la TAP, «la friperie constitue une aubaine pour de nombreux Tunisiens, découragés par la cherté des prix du prêt-à-porter et aussi déçus par un rapport qualité-prix largement incompatible, alors qu’elle est un fardeau pour l’Etat… avec un déficit de la balance commerciale de 73 millions de dinars».

En effet, d’après l’inspecteur des affaires économiques à l’Office de commerce de la Tunisie, Makrem Dridi, «la Tunisie importe annuellement, en moyenne, pour 110 MDT de vêtements usagés, alors qu’elle n’en exporte que pour une valeur moyenne de 37 MDT».

Une situation déplorée par le Tunisien suite à la hausse des prix des vêtements d’occasion, car au départ, la friperie constituait l’ultime recours pour les personnes nécessiteuses de se couvrir le corps et de se protéger du froid, du soleil et des maladies.

Or, voilà depuis plus deux décennies, la clientèle des friperies s’est agrandie. Ce n’est plus uniquement le Tunisien à faible revenu qui se rend aux fripes, il y a de plus en plus d’adeptes venus d’une catégorie sociale naguère plus avantageuse. Ces derniers cherchent à se procurer des vêtements d’occasion de haute gamme mais à petits prix !

Par ailleurs, de son expérience de 5 ans dans le domaine de la friperie, Hamza témoigne à la journaliste que les Algériens achètent les vêtements d’occasion de Tunisie, pour les revendre à des prix plus élevés, dans leur pays. «Ceci a créé une inflation puisqu’ils les achètent plus cher que les Tunisiens». Les grossistes de cité Ezzouhour confirment, également, la tendance haussière des vêtements de la friperie. «Auparavant, le secteur était plus rentable qu’aujourd’hui, les marchandises deviennent très chères et les recettes ne couvrent même pas nos charges», affirme Abdessalem, grossiste de vêtements d’occasion.

Après avoir délaissé le marché du prêt-à-porter neuf, le Tunisien est à nouveau menacé de ne plus pouvoir se vêtir.


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