culture_cannes-2013-gatsby-etait-vraiment-magnifique-pas-tant-que-caSelon les commentaires des cinéphiles qui ont visionné le film, à l’arrivée c’est un film plutôt pas mal, presque neutre malgré sa pseudo radicalité formelle. La narration est à l’avenant. Mi psychanalyse officielle, mi roman en cours d’écriture (le témoignage de l’ex voisin et ami de Gatsby incarné par Tobey Maguire toujours aussi pro en ravi de la crèche), elle préfigure la nature profonde du film : fidélité aussi scrupuleuse à l’œuvre originale qu’une adaptation de «Harry Potter», mise à distance du cœur du sujet (les années folles dans le New York upperclass) par une voix off et un personnage revenu de tout, autant d’attributs narratifs qu’on retrouve au menu de n’importe quelle production calibrée.

Gatsby était bien…au commencement !

En effet, la première demie heure, pourtant, promet autre chose : un film d’atmosphère vibrionnant et fou au cours duquel le narrateur se fond dans la décadence glamour des sauteries new-yorkaises concoctées par le mystérieux et charismatique Gatsby. Si les intentions du réalisateur de « Moulin Rouge » balancées à la truelle, empêchent le film de se délier totalement, quelque chose prend ici ou là : précision fétichiste apportée au décor et à l’image (chaque instrument, maquillage), mouvements d’appareil dont l’épate criarde et vulgaire le dispute au pur vertige forain (sommet, le point de vue d’un biplan fonçant en piqué le long d’un building en construction). Cette entame donne l’illusion d’un film fellinien new age (les années folles à la sauce R’nB, littéralement) qui travaille l’atmosphère au détriment d’un récit charpenté – Gatsby-DiCaprio y est filmé comme une pure icône fantasmée qui donne vie et réalité à ses boniments.

Tout le monde s’accorde à dire “pour un festival de froufrous, c’est assez maussade”.


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