Une étude réalisée par l’association ” Aswat Nissa ” sur l’intégration de l’approche du genre social dans la législation tunisienne relative au secteur sécuritaire entre 2014 et 2018, vient de révéler que le taux de femmes responsables au sein de la présidence de la république, du gouvernement ou des instances a baissé de 30% à 15% au cours de cette période citée.

La même étude, dont les résultats ont été présentés mardi à Tunis, a révélé une baisse au niveau du budget consacré à l’intégration de l’approche genre dans le budget du ministère de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors atteignant moins de 0,5% contre 2,5% auparavant.

Il en ressort également qu’une grande partie de la législation tunisienne n’est pas adaptée à l’approche genre sachant que l’étude a analysé la moyenne de participation des femmes dans les postes de prise de décision ainsi que le niveau de prise en compte des besoins de toutes les catégories sociales dans les budgets de l’Etat entre 2014 et 2018 outre la présentation des principaux acquis législatifs dans le secteur sécuritaire et l’analyse de leurs défaillances.

Intervenant à cette occasion, Khaled Mejri, professeur de droit et responsable de l’étude a indiqué que plusieurs lois en Tunisie en rapport avec le secteur sécuritaire ne tiennent pas compte de l’approche du genre social (femme, personnes âgées ou à besoins spécifiques) malgré l’existence d’une loi qui condamne la violence contre la femme en particulier et contre les personnes âgées ou à besoins spécifiques en général.

Dans ce contexte, l’intervenant a signalé que les résultats de l’étude qui a analysé les textes de nominations et le taux de représentativité des femmes dans les postes de décision et dans les structures institutionnelles permettront d’évaluer les lois existantes et de tenir compte des lacunes dans l’élaboration de nouvelles lois.

De son côté, Ines Balti, chargée du plaidoyer à l’association ” Aswat Nissa ” a indiqué que cette étude permettra de renforcer l’intégration de l’approche genre dans les budgets du ministère de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors et d’améliorer la représentativité des femmes dans postes décisionnels au niveau des différents ministères.

A noter que l’étude a recommandé l’accélération de la mise en place de la cour constitutionnelle ainsi que le renforcement des actions sécuritaires pour améliorer la lutte et la prise en charge de la femme battue.

Elle a, en outre, appelé au renforcement de la participation de la femme à la vie politique, la garantie de la parité horizontale et verticale tout en tenant compte des besoins des enfants et des personnes porteuses de handicap et le renforcement des capacités des journalistes pour améliorer le traitement de l’information basée sur l’approche genre.

Les recommandations de l’étude et du séminaire organisé ce mardi à Tunis serviront à établir une feuille de route qui sera soumise au parlement et aux acteurs politiques pour en tenir compte dans la réforme du secteur sécuritaire.


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