Baya: Le code du statut personnel doit-il se détacher complètement de toute attache religieuse?

Bochra Belhaj Hamida: C’est un faux débat. Le code du statut personnel a été écrit par des musulmans, il ne faut pas l’oublier. Les valeurs de l’Islam doivent être respectées, je dis bien les valeurs, je ne parle parle pas de textes interprétés d’une manière injuste et misogyne. A l’époque de l’arrivée de l’Islam, les femmes étaient considérées comme une marchandise. L’Islam les a valorisées. Il faut comprendre l’esprit de la religion qui est très loin des interprétations réductrices qu’on en fait. Les femmes doivent être reconnues comme des citoyennes à part entière.

Baya: Que dire de la présence de la femme dans les postes-clé de la politique tunisienne?

Bochra Belhaj Hamida: C’est une honte qu’il y ait aussi peu de femmes au gouvernement, seulement 2 femmes ministres??? Nous avons complètement été laissées de côté. Ce gouvernement a fait exactement ce qu’on reprochait à Ben Ali, des femmes-alibi. Et c’est loin d’être limité à Ennandha, le même reproche peut être fait au CPR et au TAK.

Baya: Le risque d’être “iranisé” est-il réel?

Bochra Belhaj Hamida: Il n’y a aucune chance que cela arrive chez nous! Nous sommes très différents de l’Iran  à bien des égards, à commencer par l’exposition internationale. De plus, la société civile tunisienne est très forte. Elle a déjà réussi à faire échouer les projets d’Ennahdha comme celui de la chariaa dans la constitution. Au début du mois d’août, par exemple, on a aussi réussi à virer un texte sur les libertés. Contrairement à ce qui était proposé, seule la loi définira les limites de la liberté, pas la morale, ni le sacré. Les tunisiennes et la Tunisie sont un modèle pour toutes les femmes et les pays musulmans. Il n’est pas question de devenir une copie des oligarchies arabes.

Baya: Quels sont vos objectifs au sein des femmes démocrates et en tant que citoyenne?

Bochra Belhaj Hamida: En tant que femme démocrate, constitutionnaliser les droits des femmes et mettre en place les mécanismes qui garantiront cette égalité et militer pour que les lois électorales garantissent la présence des femmes. Le gouvernement doit être paritaire. En tant que citoyenne, je continuerai à militer pour les droits des femmes et une complète égalité.

L’interview se termine par un grand sourire: “J’adore le prénom Baya. C’est celui de ma grand-mère. Si j’avais eu une fille, je l’aurais appelée Baya”. Nous, à Baya, cela nous a touchés.

Sonia Bahi Fellah

 


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