Au moment de sa prise de parole, lors de la séance d’ouverture du Forum Jeunesse 2013 qui s’est tenu du vendredi 19 avril au 21, le ministre des Affaires sociales,  Khalil Zaouia, a été « hué » par les jeunes tunisiens participant à ce rendez-vous méditerranéen. Chose qui n’est pas passée inaperçue.

Face à cette attitude, l’homme politique s’est montré diplomate, allant jusqu’à remercier ces jeunes en les incitant à exprimer haut et fort leurs opinions et mécontentements. Le ministre a même dû interrompre son discours d’ouverture pour apaiser les esprits. Peine perdue, car, dans ce nouveau discours, une voix féminine venue du bout de la salle a mis en doute le dévouement du ministre des Affaires sociales. Une voix de jeunesse, de combattante et de rébellion. Une intrusion comme on aime, argumentée et ciblée.

societe_le-ministre-des-affaires-sociales-clashe-par-les-jeunes-au-forum-jeunesseCette voix, c’est celle de Héla Boujnéh, chercheuse en droit public et présidente de l’association de la Ligue des Tunisiens humanistes dont le siège est à Sousse. Une jeune femme qui demande à Khalil Zaouia, en sa qualité de membre et représentant des autorités tunisiennes lors du Forum de jeunesse, pourquoi cette exclusion de jeunes des instances publiques ! Une exclusion affichée lors des sélections des membres de certaines instances indépendantes. C’est le cas de l’ISIE (Instance supérieure indépendante des élections) qui exclut la participation des jeunes de moins de 35 ans. Idem pour le projet de  loi de la justice transitionnelle.

Face aux arguments de la jeune femme, le ministre des Affaires sociales ne pouvait qu’admettre cet état de fait. Le prenant au coup, la présidente de l’Association présente au ministre une pétition sous le nom de « la jeunesse tunisienne : nous ne sommes pas un poisson d’avril, nous sommes les chevaliers du futur». Une campagne qui a pour «objectif de dénoncer la discrimination envers les jeunes et à prendre ce qui nous revient de droit! C’est bien les jeunes qui  étaient le moteur de cette révolution, les exclure est un acte barbare et non réfléchi surtout qu’elle représente plus de 60% de la population tunisienne. S’il y avait une cours constitutionnelle en Tunisie, on aurait porté plainte, sachant que le Pacte des droits civiques et politiques stipule que tout citoyen a le droit de participer à la prise de décision, du moment qu’il a le droit de voter. Cette limite d’âge n’est vraiment pas objective et elle est éliminatoire. Elle reflète l’égoïsme de ceux qui ont préparé ces projets de lois…».

En fin de compte, la jeune femme obtiendra gain de cause, puisque M. Zaouia a accepté de signer la pétition. Par cet acte, certains diront que la Ligue des Tunisiens humanistes a gagné une bataille, il lui faudra maintenant gagner la guerre! Et celle-ci est loin d’être une mince affaire.

M.S


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