Baya.tn

Les nattes de Nabeul

Avant, le quartier de Bab Ezzaouia et ses ruelles étaient animé entre commerces de nippes et marchands de sandwichs. Les rues étaient pleines  d’ateliers qui fourmillaient d’artisans. Si kamel Dakhlaoui, un des rares artisans encore présents dans le quartier, a bien voulu partager avec nous son savoir, le tissage: «l’art du tissage de la natte de jonc est transmis comme un trésor de père à fils. On en vivait autrefois et toutes les demeures de Nabeul avaient leurs nattes. Aujourd’hui, il ne reste plus que quelques connaisseurs fortunés qui apprécient encore les nattes, les commandes sont donc rares».

A  sa naissance, la natte est un jonc « smâr » cueilli par des moissonneurs au bord des oueds et des lacs salés. Certaines régions comme Tunis ou Korba regorgent de tiges au vert tendre poussant à la diable. La moisson, courte comme le bonheur, commence à la mi-juin. Les artisans transfèrent à leur tour les tiges chez les fermiers qui les étalent en éventail, les assèchent et les font dorer au soleil un mois durant avant de les offrir à une nuit entière d’eau. Assouplies, elles sont ainsi prêtes pour le tissage.

suite page 2

L’artisan habille et maquille ensuite le smâr de coloris. Une journée de travail équivaut à  4 mètres de natte tissée vendus à 25 Dinars le mètre. Un couffin lui, rapporte 10 Dinars, «pas même le prix des cigarettes, nous dit si Kamel, je travaille pour le plaisir, parce que mes mains ne savent pas s’arrêter».

Nabeul est le plus important producteur de nattes de jonc. Cette production sert à garnir le sol et les murs des mosquées, des cafés et des maisons. Les nattiers fabriquent aussi des couffins, des sets de table et des objets de sparterie divers.

C.B.


Quitter la version mobile