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Mounira Hmani-Aifa lauréate de la Bourse UNESCO-L’Oréal: Une scientifique tunisienne sur les traces de Marie Curie

La bourse spéciale internationale “… SUR LES TRACES DE MARIE CURIE” est Octroyée chaque année à une ancienne Boursière Internationale UNESCO-L’Oréal, elle récompense une scientifique qui, par sa carrière et par la persévérance dont elle a fait preuve au cours de la décennie précédente, incarne l’avenir de la science.

“L’objectif des Bourses Internationales est de permettre à de jeunes scientifiques de se rendre à l’étranger afin d’apprendre de nouvelles techniques et de les transmettre ensuite dans leur pays. C’est précisément ce que Mounira Hmani, Boursière Internationale il y a dix ans, a accompli avec succès, en atteignant un niveau d’excellence remarquable et en publiant des articles dans de grandes revues internationales. En plus de justifier la raison d’être de notre programme, le parcours de Mounira illustre parfaitement une belle carrière scientifique.”

Lorsque Mounira Hmani-Aifa a remporté la Bourse Internationale en 2002, elle l’a mise à profit pour intégrer la Faculté desciences médicales de Linköping, en Suède, et poursuivre des recherches post doctorales en génétique humaine. De retour en Tunisie, elle a entamé un travail sur les origines génétiques de la surdité héréditaire, au sein du laboratoire dirigé par le professeur Hammadi Ayadi. En outre, elle a lancé, dans le cadre d’un projet de recherches suédo-tunisien, une nouvelle étude génétique sur la microphtalmie postérieure, un trouble héréditaire rare affectant les yeux.

AIDER DES FAMILLES

Dans le cadre de ce projet, Mounira a étudié le patrimoine génétique de familles tunisiennes et elle est parvenue à déceler plusieurs des gènes en cause, ce qui a permis d’organiser une consultation génétique pour les familles concernées. Mounira envisage d’utiliser sa Bourse Spéciale 2012 pour étudier une nouvelle piste de recherche, découverte au cours du projet : le lien éventuel entre l’un des gènes impliqués dans la microphtalmie postérieure et le glaucome. “Lorsque nous aurons compris le mode d’action du gène,” explique-t-elle, “nous espérons pouvoir développer des traitements.”

UN VIE BIEN REMPLIE

La Bourse Spéciale récompense l’excellence et la persévérance d’une ancienne Boursière Internationale. Mounira a fait preuve deces qualités tant dans la poursuite de sa carrière que dans sa vie familiale. Mariée à un “scientifique compréhensif,” le professeur en biologie moléculaire Mohamed Sami Aifa, et mère de quatre enfants, Mounira occupe un poste d’enseignement à temps complet, tout en poursuivant ses recherches et en publiant fréquemment dans des revues scientifiques de premier plan. Elle parvient aussi à faire du sport, à voir ses amis, à lire sur la religion, la culture et la philosophie. Elle a même trouvé le temps de rejoindre une association de défense des droits des femmes.

“Je veux tout faire !” dit-elle simplement.

Mounira espère qu’à l’avenir en Tunisie les chercheurs n’auront plus l’obligation d’enseigner à plein temps,ce qui lui laisserait plus de temps pour la recherche. Selon elle, être une femme de sciences ne constitue pas un challenge particulier dans un pays avec plus de doctorantes que de doctorants : “Les problèmes que je rencontre – vie familiale, grossesses, enfants – sont les mêmes que ceux de mes amies suédoises et françaises.”

UNE ÉDUCATION AMBITIEUSE

Mounira avoue qu’elle doit sa réussite à ses parents, et en particulier à son père aujourd’hui disparu. “Il nous a appris à être optimistes et à garder espoir. Sa philosophie était que quand on veut, on peut.” Alors qu’elle hésitait entre une carrière dans l’enseignement, afin d’aider sa famille, et la poursuite de ses études, son père l’a soutenue dans la deuxième voie : “Ne pense pas à l’argent. L’essentiel n’est pas que tu travailles maintenant, mais que tu puisses être la meilleure”.

Si adolescente elle s’intéressait à la cancérologie, Mounira a finalement opté pour la génétique, une discipline qui répondait surtout à son désir d’aider des familles affectées par des maladies hériditaires.

(Source: UNESCO)

 

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