Les femmes représentent environ 3 pour cent de la population carcérale en Tunisie, a déclaré l’activiste, Lina Ben Mhenni, lors d’une rencontre organisée, mercredi par le Centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (CREDIF), sur “les femmes détenues”.

“La Tunisie compte un seul établissement pénitentiaire réservé aux femmes: la prison des femmes de la Manouba, outre des quartiers spécifiques qui leur sont réservés dans les autres prisons”, a fait savoir Ben Mehnni, soulignant que la prison des femmes de la Manouba ne souffre pas de surpopulation, contrairement aux autres établissements pénitentiaires en Tunisie.

A cet égard, elle a indiqué que ses visites précédentes dans les prisons de Messadine à Sousse et la prison des femmes de Manouba, lui avaient permis d’observer de près la situation des prisonnières et leurs besoins, notant que les carences relevées dans la prison de Manouba concernent l’irrégularité des activités sportives et culturelles, la capacité limitée de l’espace réservé à l’accueil, ainsi que la sous exploitation des espaces d’animation et des ateliers.

Derrière les barreaux de la prison de la Manouba, l’espace dédié aux mères et aux enfants héberge des prisonnières qui élèvent leurs progénitures. Le personnel pénitentiaire est habillé en civil, conformément aux procédures en vigueur qui exigent la protection des enfants de moins de deux ans, a ajouté Ben Mhenni.

“Ces enfants seront retirés de leurs mères dès l’âge de deux ans”, a-t-elle poursuivi, notant que l’absence d’une réhabilitation psychologique devant être prodiguée à ces enfants, pourrait avoir des répercussions négatives dans l’avenir.

L’activiste a dans ce contexte estimé qu’il importe d’éviter les sanctions privatives de liberté lorsqu’il s’agit d’imposer des sanctions judiciaires aux femmes enceintes, appelant à la mise au point de programmes spécifiques pour l’intégration des femmes dans la vie sociale et professionnelle avant leur libération.

Pour sa part, la directrice générale du CREDIF, Najla Allani, a indiqué que cette réunion a pour objectif de faire la lumière sur les droits des femmes détenues, soulignant qu’elle a été organisée dans le cadre de la participation du Centre à la campagne internationale “16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes “, à l’occasion de la Journée internationale contre la violence faite aux femmes, coïncidant avec le 25 novembre de chaque année.

Le Credif a opté pour le slogan “16 jours et tous les jours” en signe de son implication quotidienne, tout au long de l’année dans la recherche, la sensibilisation et le travail scientifique visant à lutter contre la violence faite aux femmes, a souligné Allani, faisant savoir que le Centre poursuit l’organisation d’activités jusqu’au 10 décembre prochain, date de la célébration de la Déclaration Universelle des droits de l’homme.


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