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Pour certains célibataires, une rencontre est nécessairement le prélude à une relation durable. Or, une histoire d’amour se partage  chronologiquement en cinq étapes qui ne s’enchaînent pas de manière inéluctable. Pour franchir ces étapes, il faut tour à tour savoir et vouloir : rencontrer, séduire, durer, aimer, gérer les déceptions. Or, certains, sans en avoir vraiment conscience, n’ont aucune envie réelle d’accomplir la totalité du parcours ou n’en possèdent pas les capacités. Il y a ceux pour qui les rencontres tournent invariablement court, ceux qui séduisent mais ne voient jamais s’engager de relation, ceux pour qui chaque liaison ne dure que le temps d’une aventure. Beaucoup se découragent après quelques déconvenues. D’autres donnent au fait d’établir une relation la priorité sur la personnalité du  partenaire : l’essentiel, pour eux, est de ne plus être seul.

Une espérance de vie limitée

Si grande soit-elle, l’émotion qui envahit les amoureux au moment de leur rencontre n’est pas appelée à durer. D’après les biologistes qui estiment que ce sont nos hormones qui mènent la danse, l’état amoureux engendre une excitation cérébrale qui a une durée de vie bien précise. Le maximum de temps qu’on puisse attendre de l’état amoureux est de trois ans (en continu). Mais si on sait faire durer le plaisir, on peut espérer jouer les prolongations. A condition de faire preuve d’une certaine distance, ou que des moments de séparation puissent venir attiser le feu. Car, jusqu’à  preuve du contraire, plaisir et passion ne peuvent se tracer sur un graphique horizontal.

Du coup, quand ces trois années sont passées et que le cerveau reprend son activité normale, on regarde son partenaire et on se dit : « Mince ! Il a plein d’habitudes qui ne me plaisent pas. Pourquoi l’ai-je choisi ? Ce n’est pas le bon ! »

Baya.tn a demandé aux internautes leur avis. Pour Amel, 35 ans, « la passion amoureuse peut durer ou non, tout dépend des personnages et des façons de concevoir le couple. Si la passion ne dure pas, c’est qu’il y a un manque d’entretien du sentiment amoureux, que quelque chose cloche dans l’alchimie du couple ». Isam, 29 ans, quant à lui, est pessimiste : « pour ma part, l’amour passionnel dure deux ans environ, voire moins. Plus on vit ensemble moins on se supporte, les caractères de chacun s’affirment et il faut sans cesse prendre sur soi et faire des concessions ». Si Chadlia, 60 ans, admet avoir, au bout de 26 ans de mariage, « des envies de meurtres », elle considère toutefois que vivre sans l’autre serait impossible : « On a su transformer nos sentiments de dépendance en sentiment de bien-être. On a su avancer ensemble et on s’est construit des projets communs».

Mais pour que tout fonctionne bien et surtout que ça dure, que peut-on faire réellement ?

Sur le chemin de l’équilibre … elles témoignent :

Lamia, 45 ans : « Le plus important c’est la confiance ! Cela fait 20 ans que ça marche avec M.B. et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Quand on s’est rencontré, on sortait chacun d’une histoire douloureuse, on a donc décidé d’y aller tout doucement. Au début, j’avais un gros défaut, j’étais très jalouse. Mon ancien mari m’avait trompée et, ensuite, j’avais du mal à accorder complètement ma confiance à l’autre. Je voulais toujours savoir où il allait, avec qui il parlait au téléphone… On a eu un grand nombre de disputes à ce sujet et puis M.B a décidé de mettre fin aux scènes d’extirpations d’aveux. On s’est expliqué et j’ai entrepris de me corriger progressivement, et de lui faire confiance. Ça n’a pas été facile mais il a tout fait pour me rassurer. J’ai compris que ça ne servait à rien de vouloir contrôler sa vie.

Rim, 28 ans : « Mon histoire d’amour a été une histoire en deux temps. J’ai rencontré Ahmed à 24 ans. On s’est plu tout de suite. Mêmes études, mêmes passions pour le théâtre, même groupe d’amis. Tout est allé très vite, trop vite peut-être. On s’est installé ensemble dans un petit studio proportionnel à nos revenus d’étudiants modestes (on est parti faire nos études supérieurs en France). L’important, pour nous, c’était d’être tous les deux. On faisait tout en commun. Pratiquement 24h sur 24 ensemble. Au bout d’un an, ça a été l’overdose. On ne pouvait plus se voir sans s’écharper. Pas de demi-mesure, on s’est séparé avec soulagement. Malgré les disputes assez agitées de la fin, j’avais conservé pour lui des sentiments très doux. On a commencé à se revoir en tant qu’amis et, petit à petit, on s’est redécouvert. On avait, chacun de notre côté, réorganisé notre vie. Nos études étaient terminées et on avait trouvé un emploi. On avait gagné en stabilité. Et puis, lors d’une soirée chez des amis communs, on a replongé dans l’amour! Je me sentais prête pour retenter l’expérience sans commettre les mêmes erreurs. Aujourd’hui, on a trouvé un équilibre en ne vivant pas ensemble. On se retrouve presque chaque soir mais chacun a son petit intérieur. Se marier ensemble ? Pourquoi pas… mais pas tout de suite… ».

Chiraz Bouzaein


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