“En Turquie, il n’y a pas de barbecues… on ne voit pas les moutons dans l’espace public, ni avant, ni pendant, ni après.  On les trouve dans des centres mobiles créés spécialement pour l’aïd, appelée KurbanBayrami, et agréés par l’État” nous explique Özgue, ressortissante turque résidant en Tunisie, fille et épouse de diplomate. “Ce sont les communes et les sous communes qui installent de grandes tentes sous lesquelles se passe le sacrifice. On vient en famille et on choisit son mouton qui est sacrifié sur place par des bouchers assermentés, il est rigoureusement interdit de pratiquer le sacrifice à la maison. Chacun reçoit donc son animal déjà coupé. Dans ces mêmes centres, des associations ont dressé des tables, elles sont, soit à vocation sociales (orphelins etc.), soit gérées par les communes et se chargent de la distribution pour vous.

La famille turque ne garde que très peu du mouton, moins d’un quart, juste pour satisfaire à la recommandation religieuse qui demande à ce que l’on goûte la viande que l’on va donner aux autres et pour concocter le plat traditionnel de l’aïd, le Kavurma.  Le Kavurma est une sorte de ragoût mijoté avec des poivrons rouges et verts, et de la mélasse de grenade. Ce plat de fête est accompagné d’autres plats que l’on prépare pour les grandes occasions, des mezzés, des dolmas (feuilles de vigne farcies), des mets raffinés. Ce ragoût est partagé en famille et on offre une assiette aux voisins. L’aïd est férié, quatre jours de congés sont octroyés. C’est festif, on visite les vieux, les gens âgés de la famille qui nous attendent avec impatience, on boit du thé, on mange des gâteaux… C’est une fête du respect où l’on rend hommage aux plus âgés, on peut même aller visiter son patron pour la circonstance.

Parfois des communes organisent des manifestations musicales ou des animations parce que les turcs profitent de ce congé pour sortir. C’est d’ailleurs aussi pourquoi les commerces, les restaurants etc. ouvrent dès l’après midi même du premier jour d’aïd, les gens sortent, ils rencontrent leurs amis. Seules les administrations sont fermées.
La Turquie est un pays laïc, beaucoup de turcs profitent également de ces quatre jours pour partir en vacances. Si auparavant l’aïd était moins fêté, avec le gouvernement actuel on voit une recrudescence de la pratique mais c’est incomparable avec ce qui se passe en Tunisie, la grande majorité ne fête plus l’aïd. Sans doute aussi à cause du coût, car en Turquie aussi les moutons sont chers. Après le déjeuner on ne mange plus de mouton, ni le soir, ni le lendemain”.

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