Selon une étude, réalisée auprès de 16 000 jeunes, sept ans après leur entrée sur le marché du travail, 32 % des femmes, contre 10 % des hommes, déclarent que la naissance de leur premier enfant a eu une incidence sur leur emploi. Après leur première maternité, 17 % des jeunes femmes passent à temps partiel et 11 % changent de poste, voire acceptent une mutation. 7 % d’entre elles démissionnent de leur emploi et 4 % prennent un congé parental à temps complet.

La maternité semble toujours poser problème à certains employeurs, comme le prouve le témoignage de Amina, 27 ans assistante de direction : «Deux de mes collègues sont parties pour des congés maternité en même temps, il y a quelques mois. Mon patron a carrément sous-entendu s’il avait d’autres grossesses, ce serait la porte!». Meriam, 35 ans commerciale dans une société privée, se souvient d’un entretien d’embauche: «Durant l’entretien, on m’a demandé ce que je comptais faire concernant la garde de mon fils et comment j’allais m’organiser en cas de maladie ou de maîtresse absente. Mon conjoint, qui passait aussi des  entretiens d’embauche à la même période, n’a jamais en droit à ce type de question».

La maternité inquièterait donc, mais les clichés concernant la responsabilité des enfants au sein d’un  couple perdurent. Meriam enfonce le clou «j’ai parfois été mise à l’écart de certains projets ou réunions parce qu’étant femme et mère, j’avais d’autres “priorités”, les papas apparemment n’ont pas ce problème. Mais ce qui m’agace le plus c’est quand j’explique à mes clients qu’après 17 H je ne suis plus disponible par téléphone car mes enfants sont à la maison et que c’est bruyant et qu’on me répond «ah, moi c’est ma femme qui s’occupe des gosses…». Oui, ben ici, c’est bien moi la femme!

C.B.


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