Quel rôle pour la femme dans ce domaine ? Où sont les femmes leader dans le domaine de l’enseignement ?  Quelques éléments de réponse ont été apportés lors de la conférence débat de l’Association Femmes & Leadership. Une conférence qui a également permis de dresser un portrait rapide de la situation de l’éducation en Tunisie.

Les chiffres sont incroyables : la représentation de la femme leader à la tête des établissements scolaires est de 1 % d’après l’UGTT. C’est un chiffre qui paraît  tellement infime quand on sait que la femme représente près de 49 % du personnel travaillant dans ce secteur.

Les femmes rencontrent certaines difficultés à ce poste, surtout quand il n’y a pas de logement de fonction, par exemple, et qu’elle doit faire des trajets, s’occuper de sa famille, alors même que l’établissement scolaire est en permanence sous sa responsabilité”, comme l’explique Insaf Gamouan, de l’association Femmes & Leadership. Sans compter qu’il peut aussi y avoir un manque d’effectif : le surveillant général n’est pas toujours disponible alors qu’il doit seconder la personne à la tête de l’établissement scolaire.

Zeineb Mamlouk, elle, s’interroge sur le manque d’influence des femmes dans le milieu de l’éducation : “on est nombreuses donc nous devrions faire passer des valeurs que nous voulons chez nos enfants.

A ces inégalités pratiques s’ajoutent des difficultés liées au contexte actuel. Depuis 30 ans, les femmes leader ont vu leur image évoluer négativement dans l’éducation.  Il semble que la confiance en soi soit en crise. “Cette crise vient de ce que l’enseignante reçoit quand elle travaille : environnement, matériel, conditions de travail… à tout ça s’ajoute un niveau psychologique. C’est qu’avant, le terme de professeur pesait très lourd. Aujourd’hui on se rend compte que ce manque de confiance est dangereux, car il déclenche des images négatives chez les enfants et remet en question la question de la passion pour son métier. Beaucoup de repères et de références ont sauté en termes de principe, de respect, de droit, de devoir, de responsabilité…” analyse Kamel Abdelhak, psychothérapeute.

Il faut, d’après lui, revenir à des valeurs plus émotionnelles : déclencher l’appétit du savoir par exemple, sortir de la course aux notes, prendre en compte le fait que les élèves sont avant tous des êtres humains, et arrêter l’uniformisation collective. “Chaque enfant est une richesse et l’enseignant doit jouer son travail d’orfèvre. 

Et pour ce qui est des femmes, elles doivent réussir à imposer leurs valeurs, puisqu’elles sont aussi présentes que les hommes dans l’univers de l’éducation.

Sana Sbouai


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