Des organisations de la société civile et des médecins ont appelé le gouvernement d’assurer la continuité de l’accès aux services de la santé sexuelle et reproductive pendant la période du couvre-feu et du confinement général décrétés en Tunisie pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus.

Les signataires appellent les autorités publiques à ouvrir et à maintenir ouverts tous les centres de l’ONFP (office national de la famille et de la population) et les centres de santé de base ayant des activités de santé reproductive.

Dans ce contexte, ils ont souligné l’urgence d’assurer la disponibilité des équipements de protection individuels et de former les personnels de ces centres à la référence des cas suspects.

Ils appellent, en outre, à mettre en place le triage pour la référence des cas suspects de Covid-19 aux structures dédiées selon le parcours du patient Covid+ établi par l’INEAS (Instance nationale de l’évaluation et de l’accréditation en santé) et à faciliter, pendant la période du couvre-feu et du confinement général la mise en place d’un système rapide de transport vers les maternités, pour les urgences de santé reproductive (accouchements et autres).

Il est aussi question d’assurer la continuité des services dans les structures de prise en charge des femmes victimes de violence et les renforcer outre la garantie dans les pharmacies des structures publiques et privées des contraceptifs y compris la contraception d’urgence ainsi que la mise à disponibilité de l’avortement médicamenteux dans les unités/ cliniques de gynécologie privée.

Les organisations signataires appellent également les membres de la société civile à soutenir et faciliter le droit et l’accès à la santé sexuelle et reproductive en tant qu’élément essentiel des droits humains et de la défense du droit à la santé.

Elles estiment que l’attention de toutes les communautés est actuellement focalisée à juste titre sur la lutte contre l’épidémie Covid-19 qui met à l’épreuve tous les systèmes de santé et en révèle cruellement les failles.

D’après la même source, plusieurs dangers guettent la santé des femmes tels que l’augmentation de la violence conjugale, ainsi que l’augmentation du nombre de décès maternels et de la morbidité, conséquences de la non disponibilité de suivi de la grossesse, et l’identification des grossesses à risque, ainsi que le recours aux avortements à risque pour les femmes qui ne désirent pas mener à terme leur grossesse.

Alors qu’il y a aujourd’hui plus de 210 000 naissances par an, presque un million ou plus de visites prénatales, et environ 50% des femmes utilisent la planification familiale et ont besoin de se réapprovisionner régulièrement, la situation actuelle est particulièrement alarmante, ajoute le communiqué.

Les taux de d’utilisation de la contraception sont en régression par rapport à l’année 2011-2012 (MICS 6), et une augmentation des besoins non satisfaits en contraception est enregistrée, indique la même source soulignant que des témoignages de refus d’avortement ont été rapportés dans les structures publiques et privées.

La non disponibilité de contraceptifs sûrs et performants tels que le dispositif intra utérin durant plus de deux ans (2016 à 2019) et les ruptures de stock des pilules oestro-progestatives, de la pilule du lendemain et des produits d’avortement médicamenteux ont été documentés, signalent les signataires.

Selon la même source, l’organisation mondiale de la santé (OMS) considère, à juste titre, que les services de santé reproductive, y compris les services de santé maternelle et reproductive sont des services essentiels qui doivent bénéficier d’une haute priorité dans la continuité des soins qui doit être assurée durant cette période.

A noter que la première liste des signataires comporte :

– Groupe Tawhida Ben Cheikh,
– Association Tunisienne des Femmes Démocrates ATFD,
– Association Tunisienne de la Santé de la Reproduction ATSR, ATSR Tataouine,
– Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement AFTURD,
– Association Citoyenneté et libertés,
– Association Perspectives El Amel Ettounsi,
– Association Tunisienne de Défense du Droit à la Santé,
– ATDDS, Association Tunisienne pour les Droits et les Libertés,
– Association Tunisienne de Défense des Droits de l’Enfant ATDDE,
– Association HANEN, pour la promotion de l’allaitement maternel,
– Association Psychologues du Monde -Tunisie,
– Association Maghrébine de Sécurité Sanitaire des Aliments,
– Société de Médecine Familiale de Sousse SMFS,
– ATL MST SIDA Tunis,
– Association Tunisienne de Prévention Positive ATP+,
– Association de Développement et de Protection de l’Environnement ADPE,
– Association Vigilance pour la Démocratie et l’Etat civique,
– BEITY,
– Médecins du Monde Belgique-Tunisie,
– Association Citoyenneté, Développement, Culture et Migrations des deux rives
CDCMIR,
– Damj,
– EuroMed Droits,
– FANNI RAGHMAN ANNI,
– Free Sight Association ,
– Fédération Générale de Santé,
– La Ligue des Electrices Tunisiennes LET,
– Aswat Nissa,
– Association Tunisienne des Libertés Individuelles ADLI,
– Association pour la Promotion du Droit à la Différence,
– Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, LTDH,
– Mawjoudin pour l’égalité,
– Shams,
– l’ART RUE,
– ABC Cinema,
– Danner Tunisie,
– Tunisie Pôle Mondial de la Bonne Santé et du Bien Etre de Tous TPM BEST,
– Société Tunisienne de Maladies respiratoires et d’allergologie STMRA,
– Syndicat National des Médecins,
– Médecins dentistes et Pharmaciens Hospitalo-universitaires,
– UNFPA Tunisie,
– OXFAM Tunisie
– nombre de médecins.


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