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Les femmes dans le monde: les femmes-girafe

Cette nouvelle rubrique mettra désormais à l’honneur des femmes culturellement très loin de nous. Elles ne partagent peut être pas nos préoccupations professionnelles ou personnelles, notre quête de confort matériel ou de réussite sociale mais, pour autant, elles ont souvent de commun avec nous d’être celles qui transmettent, les gardiennes du foyer et celles qui donnent la vie. Avec humilité, nous irons à leur rencontre pour apprendre d’elles et découvrir d’autres coutumes, d’autres rites, d’autres images que celles que nous connaissons.Nous avons décidé d’inaugurer la rubrique par une ethnie de femmes assez méconnues du grand public, et sujettes à toutes les polémiques, à tous les fantasmes : les femmes girafe.

La vérité sur ces femmes au long cou
Les Padong, plus communément appelées «femmes girafes» ou «femmes aux longs cous» sont l’une des ethnies les plus récemment arrivées en Thaïlande. Ils y sont arrivés en 1987, chassés par la répression birmane.Ce qui distingue le plus les Padongs des autres tribus est probablement leur extraordinaire costume. Alors que les hommes sont vêtus de chemises et pantalons en coton de couleurs sombres, les femmes sont célèbres pour l’étonnant collier de cuivre à 20 ou 25 anneaux qu’elles portent autours du cou.

En fait, les femmes girafes portent des colliers spirales et non des anneaux tel qu’on le croit. La petite fille Padong reçoit son premier collier vers l’âge de cinq ans après qu’on lui ait enduit le cou de pommade. Puis, au fur et à mesure de la croissance, celui-ci est remplacé par une spirale plus longue, jusqu’à ce que la jeune fille se marie. Certaines femmes portent jusqu’à 28 anneaux pouvant atteindre les 6 kg. Le port du collier est pour ce peuple un critère de beauté et un signe de préservation de leur culture. En provoquant un affaissement claviculaire et poussant les côtes vers le bas, on donne ainsi l’impression que le cou est plus long. Mais, pour en finir une bonne fois avec les fausses croyances, il faut savoir que ces spirales n’affectent pas les vertèbres du cou pour les allonger, et que si une femme Padong ôte son collier, les muscles remontent lentement pour retrouver leur position normale. Cette action ne peut absolument pas lui faire perdre la vie contrairement à ce que dit la légende

D’où vient la spirale de la tradition ?
Les origines mystérieuses des anneaux portés par les femmes girafes, semblent dater du XIe siècle, mais ne sont toujours pas clairement établies. Beaucoup d’hypothèses ont été émises par les anthropologues. On dit que c’était pour se protéger des tigres qui auraient tendance à mordre d’abord au cou. Un vieux rite Padong raconte qu’il y a longtemps, des esprits en colère contre les hommes auraient envoyé des tigres afin de dévorer les femmes. De peur que ces dernières ne soient tuées, les ancêtres leur auraient alors ordonné de porter des colliers pour ne pas être égorgées par les fauves. On dit aussi que c’était un moyen  d’enlaidir les femmes afin qu’elles ne soient pas enlevées par d’autres tribus. Le rapt étant dans des temps plus reculés une pratique courante des sociétés tribales. C’est peut-être aussi pour ressembler au dieu-dragon, figure mythique du folklore Kayan et qui d’après la légende aurait donné naissance aux humains.

Les effets du tourisme?
Le plus grand village Padong, Ban Nai Soi reçoit ou recevait, difficile d’obtenir de vrais chiffres, à peu près 1 200 touristes par année et prendrait encore une taxe d’entrée de 250 Baht (environ 5,6 Euros) par personne. Pourtant, selon U Ladu, le chef Padong de Ban Nai Soi, les habitants ne peuvent plus compter sur la venue de touristes attirés par leurs femmes girafe, et le nombre de visiteurs étrangers a brusquement chuté. Pendant le boom touristique des années 1990, les femmes pouvaient gagner jusqu’à 60 euros par mois en posant pour les curieux et en leur vendant des souvenirs. Mais, les troubles politiques, les tsunamis de 2006 et la crise économique mondiale ont réduit le nombre de touristes en Thaïlande de 20 % en 2009. “A l’époque du tourisme florissant, des compagnies privées thaïlandaises prenaient alors soin de l’éducation des Padong et offraient même des bourses à leurs enfants”, explique U Lay Maung, chaque brochure touristique montrait la photo d’une femme girafe.

« Le village est disposé comme un marché : Des kiosques sont disposés de chaque côté. Les femmes y vendent des foulards, des statuettes, des bracelets en laiton. Elles acceptent aussi volontiers de se faire photographier, mais sans échange d’argent. Cela s’est fait très respectueusement. Ces femmes n’ont pas d’autres moyens de gagner leur vie, elles vendent leur artisanat et continuent de porter leurs vêtements traditionnels, car elles savent bien que les touristes aiment les voir en “costumes”. Mais, on a vu une femme avec un cellulaire, une autre en scooter…Elles perpétuent cette tradition pour gagner leur vie.

Et de nos jours ?

On dit que le gouvernement Birman tenterait de limiter la perpétuation de cette tradition pour donner une image plus occidentale au pays, certaines femmes Padong lui emboiterait le pas. En Thaïlande, les Padong peuvent accéder à quelques progrès de la vie moderne, comme posséder un vélomoteur, ce qui est impensable en Birmanie. Pourtant les Padong continuent de privilégier leurs propres écoles plutôt que les écoles thaïes. Ils continuent de se marier entre eux comme le veut la tradition et rêvent de rentrer en Birmanie.

Ma-Da, une très jolie femme de 20 ans, explique qu’aujourd’hui, les filles peuvent décider de porter le collier, et la plupart le font. Pourquoi? “Parce que c’est la tradition” répond-elle avec fierté. Elle porte le collier comme sa mère Ma-Djae, en revanche Ma-Hao, la plus jeune sœur de Ma-Da ne le porte pas. A cinq ans, elle a commencé à mettre la spirale, mais finalement a décidé qu’elle n’en voulait pas et ses parents l’ont enlevé. “Les jeunes veulent abandonner le collier pour faire des études”, explique U Ladu, le chef du village… «Je pourrais marier ma fille à quelqu’un du coin dans trois à quatre ans et rester ici» dit-il, “mais moi, je veux qu’elle se réinstalle dans un autre pays où elle poursuivra ses études”.

Tous ceux qui les ont approchées ont été frappés par la fierté de ces femmes. Elles sont fières de perpétuer la tradition, fières de leur beauté, et fière de participer financièrement à la cause de leur peuple. Plus que des femmes au long cou, les Padong sont des dames, de grandes dames.

«Le secret des femmes-girafe, enfin dévoilé» par Johan Van Roekeghem.
«Voici des conclusions sont résultat d’une étude réalisée par ce chercheur durant un séjour de 6 mois avec les tribus des “longs cous”. Comme le chercheur parle la langue des femmes girafes, il a pu établir un rapport juste sur les effets que le port du collier a sur leur cou. Les radios ci-dessous sont celles d’une femme-girafe de 43 ans qui  porte un collier depuis 38 ans. Ces radios ont été prises à l’hôpital de Mae Hong Son en la présence du chercheur. Elles ont été étudiées par un chirurgien orthopédique en Belgique pour garantir que la description ci-dessous soit correcte.

Le dessin est divisé en 2 parties correspondantes. L’image de la partie gauche montre comment les vertèbres et les côtes sont formées chez une femme qui ne porte pas de collier. La partie droite montre la position des côtes tels qu’elles évoluent chez une femme-girafe après avoir passé toutes les étapes de croissance. Il est clair que la position des vertèbres reste intacte. De nombreuses personnes disent que qu’elles tirent sur les vertèbres pour allonger leur cou, mais c’est impossible. Ceci conduirait à la paralysie!! La façon de faire paraître le cou plus long est simplement de pousser les côtes vers le bas.

La partie gauche de l’image montre que les côtes d’une personne normale croissent généralement presque horizontalement.

La partie droite montre que les côtes de la femme girafe penchent vers le bas à presque 45 degrés. La spirale qu’elles portent ne repose pas tant sur les os du cou, mais sur les côtes. Leurs côtes sont constamment sous pression, causée par le poids du collier et la tension entre la tête et les épaules. Comme les côtes sont connectées aux vertèbres, elles se développent vers le bas, si bien que la spirale glisse plus bas le long des côtes. Chaque fois que la spirale tombe plus bas sur les épaules, elle devient trop courte et trop large. Elle est remplacée par une nouvelle spirale plus lourde et comptant plus d’anneaux, pour pousser les côtes vers le bas avec une force renouvelée. C’est la seule déformation qui a lieu et cela ne cause aucun dommage au squelette.Quand une femme-girafe enlève sa spirale, les muscles remontent doucement à leur position normale. Il est clair que la longueur supposée disparaît après un certain temps Par conséquent la longueur de leur cou est seulement une ILLUSION!»

Z comme Zohra

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