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Musulmane mariée à un non-musulman

En Tunisie, l’égalité  entre homme et femme n’est pas encore tout à fait au point, il y a encore beaucoup de points à améliorer comme l’égalité face à l’héritage, ou le mariage d’une musulmane avec un non-musulman. Longtemps rejetées par leurs familles, montrées du doigt par la société, les tunisiennes mariées à des non-musulmans sont pourtant de plus en plus nombreuses. Fruit de  l’émancipation de la femme, affranchissement de l’autorité parentale ou solutions aux difficultés financières, ces mariages inter-religieux sont de plus en plus courants et un peu plus en plus admis par notre société. Généralement (à part quelques exceptions), le schéma est le même: refus catégorique au départ de la part des familles, séparation puis retrouvailles et réconciliation dès l’arrivée du premier enfant.

Aïcha raconte : « Mes parents ont menacé de me renier. Ils n’ont pas assisté à mon mariage mais dès qu’ils ont appris la naissance de Ilyes , ils ont accouru. Nos retrouvailles ont été très émouvantes. »

L’histoire de Saida parait incroyable. Devant l’entêtement de ses parents, elle a pris un billet d’avion et a rejoint John en Angleterre. Après deux ans, elle a rompu le silence et appelé son père dont l’affection pour sa fille a vaincu sa rancœur. Son mari est aujourd’hui aussi bien reçu dans sa famille qu’elle l’est dans la sienne.

Selon Anissa qui a épousé Lie l’année dernière : «il n’y a aucun texte dans le Coran qui interdise le mariage entre d’une musulmane avec un Juif ou un chrétien par exemple. Si on s’en tient au texte coranique, le coran donne les mêmes droits aux hommes et aux femmes concernant le mariage inter-religieux. Ce qui est important c’est qu’ils soient croyants. »

D’autres jeunes femmes ont décidé de faire pression sur leurs futurs époux pour qu’ils se convertissent à l’Islam. Khadija, médecin témoigne: «c’était pour ma famille surtout et aussi pour simplifier le coté administratif. Au final, il a obtenu le fameux certificat signé par le Mufti, mais est-il pour autant réellement devenu musulman?»

En se convertissant pour la forme, ne se met-on pas dans le moule de l’hypocrisie exigée par la société ?

C.B.

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