L’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a lancé, mardi, une campagne de sensibilisation contre la violence sexuelle à l’égard des femmes baptisée «Halte aux agressions sexuelles contre les femmes». Pour Ahlem Belhaj, la présidente de l’ATFD, la société a encore du mal à reconnaître ce type de violence. D’ailleurs la législation tunisienne en la matière n’est pas vraiment précise, sans parler de l’accueil totalement inadapté fait aux femmes violentées autant par les autorités policières et judiciaires que médicales.

Pour Ahlem Belhaj, l’affaire de le jeune fille violée par les policiers le 3 septembre dernier symboliste tout à fait l’inadéquation du système face à ce genre de violences puisqu’une victime du viol a été transformée en accusée. La nouvelle campagne de l’association sera spécifiquement axée sur la violence sexuelle afin de lutter contre cette “tentative” d’imposer un modèle de société qui légitime les agressions à l’encontre des femmes.

Les résultats préliminaires d’une étude de terrain réalisée par l’association sur un millier de cas de violence sexuelle font ressortir les grandes difficultés à faire enregistrer ce genre de plaintes surtout si des policiers sont impliqués. Souvent, même les familles ne soutiennent pas la victime et font pression sur elle pour qu’elle retire la plainte afin de préserver “l’honneur de la famille”.

Pour L’ATFD, il faudrait mettre en place une stratégie nationale de lutte contre la violence à l’encontre des femmes incluant une action au niveau des appareils sécuritaire, judiciaire et médical. La militante des Droits de l’homme, Saida Garrach, a condamné les déclarations du ministère de l’Intérieur dans l’affaire de la jeune femme violée par les policiers en fustigeant «la mentalité prédominant depuis le 23 octobre 2011, une mentalité qui prône un discours contraire aux droits des femmes, et qui fait la promotion de l’infériorité de la femme».

SBF


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