En septembre 2011, trois administrateurs représentants l’Etat sont nommés à la tête de trois médias confisqués par l’Etat. Kamel Samari à la tête de Dar Assabah -confisqué à Sakhr Materi-, Iqbal Gharbi à la tête de radio Zitouna -média lui aussi confisqué à Sakhr Materi- et Elyés Gharbi à la tête de Shems FM -confisqué à Cyrine Ben Ali. Après une difficile prise de fonction et des semaines ou des mois, avec des conditions de travail compliquées, ces trois individus ont subit une éviction brutale. Le changement de gouvernement suite aux élections semble avoir eu des conséquences sur les nominations dans les médias. La volonté gouvernementale de mainmise étant de plus en plus visible.

« C’est sacré, c’est sacré ! » Tout mais pas une femme à la tête de radio Zitouna… Quand Iqbal Gharbi a essayé de rentrer dans son bureau de Directrice générale en novembre dernier, elle ne pensait pas un instant se retrouver dans un tel bourbier. Cette professeur d’anthropologie religieuse, chef de département de civilisation islamique à l’Université Zitouna, nommée à la direction de Radio Zitouna en septembre dernier, en tant qu’administrateur de la radio, alors confisquée à Sakhr Materi, actionnaire à hauteur de 99% du média, pensait agir en tant que citoyenne en aidant la radio à se relancer. Mais les violences auxquelles elle va faire face vont rapidement la décourager.

Mohamed Machfar, iman de la mosquée de Ben Ali, était alors en poste à la tête de la radio. « Il voulait rester PDG et n’a pas accepté la décision du gouvernement qui me nommait à ce poste. Il s’est donc allié avec les groupes salafistes de la région de Carthage, Soukra et Raoued … pour m’éloigner », explique Iqbal Gharbi. Quand, enfin, elle prend place à son poste en novembre, aucun dossier ne lui est remis. Et dix jours seulement après sa réelle prise de fonction, Mme Gharbi est victime d’une agression dans son bureau : «Une milice salafiste conduite par Adel Alimi est arrivée dans mon bureau et j’ai eu droit à un tribunal d’Inquisition… mes articles et publications, les colloques… La logique inquisitoire m’a fait peur : mes réseaux d’amitiés, mes réseaux de connaissance… tout était étalé… avec une logique policière» … Iqbal Gharbi porte plainte une première fois.

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