A peine sorti de prison, Hamza commence à essayer de force sa sœur à s’aligner à sa vision des choses. Le fiancé s’y met aussi et exige dans un discours mielleux et fielleux, que Zeineb arrête de travailleur comme serveuse, et qu’elle se voile. S’en suit une longue bataille entre une mère qui est plus intéressée par la future situation sociale de sa fille, que par son bonheur. Elle l’enferme et lui impose le voile.

Aïcha retrouve dans Hamza un amoureux perdu (pas celui qui l’a mise enceinte) sur la voie d’un faux islam. Entrecoupées de quelques scènes de manifestations violentes, de morgues et de répressions, le film raconte la résistance des deux héroïnes pour affirmer leur choix de vie et leur liberté d’expression. La révolution n’est là réellement que comme décor, car on aurait tout aussi bien pu voir ce film avant la révolution, lorsque le voile fleurissait déjà à tous les coins de rue, et que ce débat entre fille voilée vertueuse, et fille non voilée faisait déjà partie du quotidien.

Esthétiquement parlant, le film a des qualités, mais pour le reste, on repassera… de nombreuses incohérences, des pistes intéressantes traitées en surface, des parenthèses sans intérêt pour le film… comme le cas de ce fameux fiancé qui se révèle être un mafieux en affaires avec les Trabelsi… Cela ne tient pas la route, ce genre de profil profite de tous les avantages du luxe à l’occidentale et n’est pas du tout tenté par  l’islamisme.

Cela s’explique sûrement en partie, comme Nouri Bouzid l’a lui-même reconnu, par le fait que le film était en route avant la révolution mais qu’il a ressenti « la nécessité de le replacer dans ce contexte historique ». Ce nouvel opus, est un de plus dans la filmographie du réalisateur, mais pas une œuvre sur la révolution ni une de celles qui, ne lui en déplaise, marquera l’histoire du cinéma tunisien.

Florence Pescher


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